Chers amis,
Paix et joie à tous et à chacun.
A tous ceux qui ont réclamé pour et avec moi une justice sereine; A toi qui prends de mes nouvelles depuis 16 ans de notre exil ; A toi, meurtri et scandalisé par la chasse à l’homme du gouvernement rwandais dont je suis victime ; A toi, qui ne supporte pas le harcèlement politique et diplomatique que je subis depuis ce jour du 13 octobre 2009 ; A toi qui souffre avec moi et ma famille depuis mon arrestation du 26 mai 2010 à Sannois ; A toi qui m’a envoyé un petit mot de réconfort et d’encouragement à Bois d’Arcy, ta carte et ta lettre valaient une visite au prisonnier que j’étais.
A toi qui a obtenu le droit de visite et que j’ai rejoint dans ce parloir comme à vous tous ceux qui avez bravé la peur et le temps pour me soutenir de votre présence toutes les fois que je comparaissais devant la Cour d’Appel de Versailles, recevez toute ma gratitude et ma reconnaissance fraternelle. A toi qui a accompagné et réconforté mon épouse, mes enfants, ma mère et toute ma famille aux différents procès à Versailles, je ne saurais jamais te dire assez, combien tu as nourri mon espérance et mon humanité qui doutait de l’homme qui ose lutter contre l'oppression.
Maintenant, en homme libre et justifié; A vous mes Défendeurs et tous ceux qui m’aimez et que j’aime, partagez la joie de ma libération.
A toutes et tous de la Ville Basse et d'ailleurs, qui vous teniez à chaque coup de midi sur la brêche du haut des hurlements sans colère ni mauvaises intentions, je vous partage la seule leçon que j’ai apprise durant ces 113 jours et nuits de souffrance et de combat inégal : m’entraîner à la confiance, accepter de dialoguer, mais surtout, témoigner de la vérité et avoir la bonté pour tous, c'est la seule chose qui vaille et qui compte pour une vie.
Avec toute mon amitié et mon attachement, Eugène Rwamucyo
www.rwamucyo.com 18.09.2010
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