Le document qualifie de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité plus de 600 tueries survenues dans l'est du Congo entre 1993 et 2003. Ces massacres ont coûté la vie à des dizaines de milliers de Hutus. Le président du Rwanda Paul Kagamé, son armée et ses auxiliaires congolais sont identifiés comme directement responsables de ces exactions. Le rapport réclame qu'un tribunal soit constitué pour déterminer s'il s'agit d'un génocide.
Après avoir fait tuer ou emprisonner ses opposants, Kagamé vient d'être réélu président du Rwanda avec un score stalinien de 95 % des suffrages. Les ineffables Bill Clinton et Tony Blair agissent comme ses conseillers personnels. Soulignons que le dictateur a l'appui inconditionnel des États-Unis, de la Grande-Bretagne et du Canada. Il demande l'admission de son régime au Commonwealth après s'être retiré de la Francophonie.
Les crimes de Kagamé ont longtemps été occultés par les grands médias internationaux qui préféraient voir en lui le héros qui a mis fin au génocide rwandais anti-Tutsis de 1994. La réalité est que dans les années suivantes, il a lui-même dirigé un génocide anti-Hutu.
Carla Del Ponte, la procureure du tribunal pénal international pour le Rwanda avait voulu enquêter au début des années 2000 sur les crimes commis par le régime Kagamé. Déjà, elle réclamait que le président Kagamé et ses chefs militaires soient poursuivis pour des douzaines de massacrées impliquant des milliers de victimes. Elle a été remplacée parce qu'elle refusait de céder aux pressions américaines en faveur du régime rwandais.
Sa prédécesseure Louise Arbour s'était fait la complice des Américains pour couvrir les crimes de Kagamé. Michael Hourigan qui fut enquêteur principal du tribunal pénal international pour le Rwanda l'accuse d'avoir mis fin à son enquête en 1997 sur la destruction en vol de l'avion transportant le président Juvénal Habyarimana alors qu'il allait se poser à l'aéroport de Kigali. C'est ce crime, longtemps attribué aux Hutus, qui a déclenché le génocide de 1994. Après avoir encouragé Hourigan et son équipe, Louise Arbour lui a ordonné d'arrêter ses investigations qui pointaient en direction de Kagamé. Hourigan remontait une piste qui indiquait que c'était un groupe spécial au sein du Front patriotique rwandais dépendant de Kagamé lui-même qui a abattu l'avion. Le «cover-up» de Louise Arbour n'a fait que retarder l'éclatement de la vérité.
En 2007, le juge antiterroriste français Jean Louis Bruguière a formellement inculpé Kagamé dans l'assassinat du président Habyarimana et a recommandé au secrétaire général de l'ONU Kofi Annan que Kagamé soit poursuivi par le TPIR. L'année suivante, le juge espagnol Fernando Andreu Merelles a de son côté inculpé Kagamé de génocide, de crimes de guerre et de crime contre l'humanité, y compris le massacre de 300 000 civils. L'acte d'accusation espagnol met personnellement en cause Kagamé dans les meurtres des missionnaires québécois Claude Simard et Guy Pinard survenus au Rwanda en 1994 et 1997. Le Canada n'a jamais levé le petit doigt pour tenter de découvrir la vérité sur l'assassinat de ses deux ressortissants au Rwanda ou pour donner suite à l'acte d'accusation espagnol.
Il faut maintenant que l'ONU publie dans son intégralité le rapport accablant de son haut commissariat aux droits de l'homme et demande au TPIR d'agir contre Kagamé.
Le principal relais de propagande du régime de Kigali au sein de l'intelligentsia québécoise est l'anthropologue Pierre Trudel de l'Université de Montréal. J'ai hâte de voir s'il va commettre un long texte dans la page idée du Devoir pour défendre le dictateur Kagamé et son régime contre les accusations de l'ONU.
Le rapport de l'ONU confirme aujourd'hui ce que disait mon ami Robin Philpot dans ses livres « Ça ne s'est pas passé comme ça à Kigali » et « Rwanda. Crimes, mensonges et étouffement de la vérité ». La Presse et Radio-Canada, servant de caisse de résonnance à Pierre Trudel, avaient mené une campagne contre lui l'accusant injustement de nier le génocide rwandais.
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