vzw SOS RWANDA-BURUNDI asbl Buzet, le 7 juin 1998.
Rue Paul Pastur, 31,
B - 6230 BUZET
Tel. / Fax : +32 071 84 59 31)
LISTE
DES MEMBRES DU FPR-INKOTANYI / APR SOUPCONNES D'AVOIR PREMEDITE ET
COMMIS DES CRIMES CONTRE L'HUMANITE QUI SONT DE LA COMPETENCE DU
TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL POUR LE RWANDA (T.P.I.R.)
DOSSIER N° 1
Juin 1998
ABREVIATIONS ET SIGLES
APR Armée Patriotique Rwandaise
ARIB Association de Réflexion et d'Information sur le Burundi
CDR Coalition pour la défense de la République
CICR Comité International de la Croix Rouge
CLADHO Comité de Liaison des Associations Rwandaises de Défense des Droits de l'Homme
CLIIR Centre de Lutte contre l'Impunité et l'Injustice au Rwanda
CND Conseil National pour le Développement (Parlement rwandais avant 1994)
CNRS Centre National de Recherches Scientifiques
COM-R Commission parlementaire belge d'enquête sur les événements du Rwanda
CRAD Comité Rwandais d’Action pour la Démocratie
DMI Directorate Military Intelligence
FPR Front Patriotique Rwandais
FRD Forces de Résistance pour la Démocratie
GOMN Groupe d'Observateurs Militaires Neutres
LICHREDOR Ligue chrétienne de Défense des Droits de l'Homme au Rwanda
LIDEL Ligue Indépendante pour la Défense des Libertés Publiques
MINUAR Mission des Nations Unies pour le Rwanda
ONG Organisations Non Gouvernementales
ORINFOR Office Rwandais d'Information
SOLIDAIRE-RWANDA Solidarité Internationale pour les Réfugiés Rwandais
TPIR Tribunal Pénal International sur le Rwanda
UFE Union des Français de l'Etranger
USA United States of America
PRESENTATION
Le Conseil de Sécurité de l'ONU a décidé de "créer un tribunal
international chargé uniquement de juger les personnes présumées
responsables d'actes de génocide ou d'autres violations graves du droit
international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les
citoyens rwandais présumés responsables de tels actes ou violations
commis sur le territoire d'Etats voisins entre le 1er janvier et le 31
décembre 1994 (...) " (Résolution 955, 1994).
La mission du TPIR se ramène à trois objectifs :
Mettre fin à la culture de l'impunité ;
Contribuer à la réconciliation de tous les Rwandais ;
Assurer la paix et la sécurité dans la Région des Grands-Lacs.
Eu
égard à cette mission, force est de constater que, jusqu'à présent, le
TPIR semble s'intéresser exclusivement aux personnes appartenant au
groupe ethnique hutu présumées d'avoir commis des crimes graves contre
des membres du groupe ethnique tutsi.
Pourtant, ce n'est plus un
secret pour personne : des membres tutsi du FPR-INKOTANYI/APR ont
commis des crimes semblables contre des membres du groupe ethnique hutu.
" Le Front Patriotique ne s'est pas seulement révélé excellent stratège
en matière de guérilla, il a aussi démontré ses facultés de séduction,
de manipulation de l'opinion étrangère. Alors qu'il est évident que
toutes les étapes de son offensive dans le Nord, puis de sa conquête du
pays, se sont accompagnées, comme dans toute guerre et malgré la
discipline très stricte imposée par le général Kagamé, de brutalités à
l'encontre de la population civile, il réussit toujours à les dissimuler
ou à les minimiser. Ainsi par exemple, lorsque les enquêteurs
représentants quatre organisations de défense des droits de l’Homme se
rendirent au Rwanda, ils passèrent de longues journées à s'informer sur
les nombreuses exactions commises du côté gouvernemental, mais ne
séjournèrent que quelques heures dans les zones contrôlées par le FPR,
sans jamais avoir exigé (ou obtenu) de s'entretenir sans témoins avec de
simples citoyens " (BRAECKMAN C., Rwanda. Histoire d'un génocide,
Fayard, Paris 1994, p.287).
Dans sa conférence du 19 mars 1998
tenue à l'Université Libre de Bruxelles à Bruxelles, Louise Harbour,
Procureur du TPIR, a annoncé publiquement que les enquêtes continuent.
Mais
comment expliquer qu'aucun membre du FPR-INKOTANYI/APR n'ait été
inquiété? En effet, les crimes dont se sont rendus coupables les membres
du FPR-INKOTANYI/APR ont été suffisamment dénoncés par diverses sources
auxquelles le Tribunal accorde généralement foi. Citons à titre
indicatif :
René DEGNI SEGUI :
" Ce qui est certain, c'est
que le FPR s'est rendu coupable d'exécutions sommaires. Par exemple, le
9 juin 1994, des éléments du FPR ont exécuté plusieurs religieux dont
deux évêques et l'Archevêque de Kigali. Une évacuation de Tutsi à la
paroisse Saint-Paul, effectuée par le FPR le 16 juin 1994, entraîne la
mort de plusieurs personnes " (Rapport du Rapporteur Spécial des Droits
de l'Homme au Rwanda, 5A/49/508 ; S/1994/1157 du 13 octobre 1994, pages 6
et 7, n°22).
AMNESTY INTERNATIONAL :
" Amnesty
International reste préoccupée par tout un éventail de violations des
droits de l'Homme au Rwanda (...). Cependant, il ne faudra pas oublier
que le FPR a lui-même été responsable de massacres de civils non armés
et sans défense ". (AMNESTY INTERNATIONAL, Rwanda. L'Armée Patriotique
Rwandaise responsable d'homicides et d'enlèvements, avril-août 1994.
Index AFR 47/16/94- 20 octobre 1994).
En 1996, Amnesty
International relève encore : " In reality, the need to fight 'the
enemy' may have been used as a pretext for eliminating individuals or
whole groups of individuals, whose presence or influence is perceived as
political obstacle or threat to those in power " (AI, Rwanda, Alarming
resurgence of killing, 12 august 1996, p.3). Plus loin, le même rapport
poursuit : " in other cases, individuals such as local officials and
other educated — mainly Hutu — have been assassinated in circumstances
which lead Amnesty International to believe that they were targeted
specifically because of their social or political position, or even
because of their ethnic origin" (p. 4).
HUMAN RIGHTS WATCH
Le rapport de Human Rights Watch d’octobre 1997, dans son chapitre VII, cite les noms des présumés coupables :
Commander " David "
General Gaston Muyango
Commander " Godfrey " Kabanda
Lt-colonel or Colonel Cyago (Kiago)
Commander or Lt-colonel " Wilson "
Colonel " Richard "
Major " Jackson " Nkurunziza (or Nziza)
Commander " Joseph "
Colonel " Dominic Yugo ".
CENTRE DE LUTTE CONTRE L'IMPUNITE ET L'INJUSTICE AU RWANDA (CLIIR) :
"
Quand on parle du génocide rwandais, la population de Byumba ne pense
qu'à celui des Hutu de cette région par les troupes du FPR. C'est celui
auquel elle a assisté dès l'avancée des troupes du FPR. Les massacres
sélectifs et systématiques et les différentes techniques de torture
infligées aux populations civiles de Byumba, mais aussi de Ruhengeri,
entre 1990 et 1994 avaient jeté les survivants sur les routes de
l'exode. En 1994, on estimait à environ un million les déplacés de
guerre qui étaient entassés dans des camps de fortune de Nyacyonga aux
portes de la capitale Kigali et dans les préfectures de Byumba, Kigali
et Ruhengeri. Leurs témoignages faisaient état de massacres
systématiques de civils hutu, de femmes éventrées, d'hommes castrés,
d'enfants morts la tête fracassée, etc. Ces témoignages auraient pu
rester "incroyables " si on ne les avait pas entendus durant le génocide
rwandais d'avril à juin 1994 et pendant celui des réfugiés rwandais au
Congo-Zaïre depuis octobre 1996 jusqu’à présent !
Pendant tout
son parcours pour la conquête du pouvoir, le FPR s'est rendu coupable de
massacres systématiques de populations civiles hutu dans les
préfectures de Byumba, Kibungo, Kigali, Butare et Gitarama. Dans la
seule préfecture de Gitarama, 18.000 victimes ont été recensées
nommément pour les trois premiers mois du régime du FPR. Rassemblés dans
des simulacres de réunions, les gens étaient triés par groupes
ethniques, et les Hutu systématiquement éliminés. Les cadavres ont été
brûlés, jetés dans des rivières ou encore entassés dans des charniers ".
Le CLIIR continue :
"
Pour parler de chiffres, grâce au Recensement de toute la population de
1991, on peut estimer à 7.831.663 habitants la population du Rwanda
avant avril 1994, hormis les réfugiés tutsi qui vivaient dans les pays
voisins du Rwanda ou ailleurs dans le monde. En novembre 1995, le
Ministère rwandais de la Réhabilitation et de l'Intégration sociale, en
collaboration avec le HCR, chiffrait la population à 5.304.060
habitants, y compris les anciens réfugiés rapatriés estimés à 800.000.
On arrive à 4.504.060 habitants permanents d'avril 1994. A la même date,
on dénombrait 1.793.403 réfugiés rwandais dans les camps au Zaïre, au
Burundi et en Tanzanie, ainsi que 77.317 personnes qui étaient rentrées
dans le courant de l'année 1995. La population disparue ou décédée était
alors estimée à : 7.831.663-(4.504.060+1.793.403+77.317) = 1.456.883
personnes.
Si les victimes du génocide d'avril à juillet 1994
sont estimées entre 500 et 800.000 personnes, à qui imputer les
personnes manquantes (entre 656.883 et 956.883) si ce n'est au Général
Kagame, à son armée et à sa milice tutsi ? " (CLIIR, Mémorandum adressé
le 20 janvier 1998 aux Parlementaires européens à l'occasion de la
visite du Général Paul Kagame, janvier 1998).
James GASANA
Lors
d’une conférence de presse à Pampelune (Espagne) le 12 mars 1997, James
Gasana a présenté le coût en vies humaines de ce conflit qui se
prolonge aujourd’hui :
- d’octobre 1990 à début février 1993 20.000
- durant l’offensive FPR de février 1993 40.000
- d’avril à juin 1994 1.180.000
d’abord le génocide anti-tutsi
ensuite les massacres du FPR au départ de Byumba…
- de juin à août 1994 400.000
massacres essentiellement de Hutu dans le centre et le sud du pays.
- d’août à décembre 1994 580.000
poursuites des massacres précédents, au Rwanda même
contre les élites et la population masculine
- Le total des morts durant l’année 1994 2.160.000
+ les décès de réfugiés par épidémies et malnutrition au Zaïre en
juillet-août 1994 +/- 100.000
Ce
montant inattendu rejoint néanmoins l’estimation publiée en décembre
1994 par le Ministère de l’Intérieur, Département du recensement de la
population à Kigali, et qui parle de 2.101.250 morts. A ces chiffres, il
faudrait ajouter les victimes des exterminations perpétrées au Zaïre
par l’AFDL de Kabila dont les soldats rwandais et ougandais ont
constitué le fer de lance. Il s’agit probablement de plusieurs centaines
de milliers de personnes (La Commission d’enquête de l’ONU a jusqu’ici
été empêché de procéder aux investigations).
Filip REYNTJENS & Serge DESOUTER :
"
Le FPR s'est rendu coupable de crimes odieux, et cela depuis qu'il a
entamé la guerre en octobre 1990. Ces violations des droits de l’Homme
n'ont jamais pu faire l'objet d'enquêtes sérieuses ". La constatation de
ces deux chercheurs se passe de commentaires puisqu'ils ajoutent: "
Nous estimons en effet qu'il existe trop d'indications sérieuses et
concordantes de crimes contre l'humanité commis par le FPR et son armée
(APR) pour continuer à ne pas vouloir savoir " (S. DESOUTER & F.
REYNTJENS, Rwanda. Les violations des droits de l’Homme par le FPR/APR.
Plaidoyer pour une enquête approfondie, Working Paper, Anvers, 1995,
p.3).
Cette inertie de ne pas enquêter sur les crimes commis par
les membres du FPR-INKOTANYI/APR serait sans doute due à ce que "les
occidentaux répugnent de mettre en cause le FPR " (LIBERATION,
27/02/1996).
REPORTERS SANS FRONTIERES (RSF):
"
Le chantage qui consiste à dire qu'on ne pourrait pas dénoncer
aujourd'hui ce qui se passe, les manquements à la liberté de la presse
et généralement les manquements aux droits de l’Homme dans un pays comme
le Rwanda sous prétexte que ça voudrait dire qu'on nie le génocide ou
qu'on serait révisionniste, est inacceptable " /.../ "si on n'a pas
affaire à un génocide rampant aujourd'hui au Rwanda, on a affaire à des
massacres d'une telle ampleur qu'il est impossible que la communauté
internationale ne dise rien " (R. MENARD, RSF, Conférence de presse de
Reporters Sans Frontières, International Press Center, Bruxelles, 11
décembre 1995).
Eric GILLET :
" Il y a un révisionnisme
sur le génocide que nous connaissons tous, auquel nous pensons tous
évidemment, qui est celui de le nier. Mais il y en a un autre qui
consiste à réécrire l'histoire dans un certain sens et qui permet de
justifier aujourd'hui qu'on s'en prenne aux Hutu de manière collective.
Cela aussi, c'est une forme de révisionnisme " (E. GILLET, Conférence de
Presse de RSF, IPC, 11 décembre 1995).
La poursuite et
la traduction des criminels de tous bords devant les tribunaux
permettraient à tous les parents et les proches des victimes de faire le
deuil et d'honorer la mémoire des leurs. Alors seulement pourra être
envisagée la réconciliation nationale dans la mesure où, sans
distinction d'appartenance ethnique, tous les criminels auront répondu
de leurs actes devant la justice.
C'est dans ce cadre que le
présent travail se propose d'identifier des personnes susceptibles
d'être poursuivies comme auteurs, coauteurs ou complices des violations
graves commises sous le couvert du FPR-INKOTANYI/APR. Ces violations
étant peu médiatisées, les noms repris ci-après sont le résultat d'une
exploitation des rapports des organisations des droits de l’Homme, des
communiqués de mouvements politiques et d'associations humanitaires,
d'articles de journaux ou de divers témoignages de première main.
Nous
invitons quiconque possédant des informations et des témoignages sur
des personnes présumées coupables de violations graves des droits de
l’Homme qui se seraient produites au Rwanda et dans toute la Région des
Grands-Lacs de nous les transmettre pour un travail ultérieur.
SOS RWANDA-BURUNDI
1. SHALITA Willis : 10
2. KIMENYI Alexandre: *
3. NTARE Simon: *
4. MUSARE Faustin: *
5. NDAYAMBAJE Damas: *
6. ABIMANA Mathias: *
7. RUTAYISIRE Wilson (Major): *
8. HIGIRO Prosper: *
9. KAYONGA Charles (Colonel): *
10. RUTAREMARA Tite: *
11. MUTIKIRI Mathias: *
12. RWABUKAMBA Vénuste: *
13. MUVUNYI Augustin: *
14. RUTAZIBWA Privat (Abbé): *
15. KAGAME Paul (Général-Major): *
16. KARAKE KARENZI (Colonel): *
17. MUROKORE (Lieutenant-Colonel): *
18. GAKUBA Théodore (Lieutenant): *
19. RUZIBIZA James (Capitaine): *
20. IBINGIRA Fred (Colonel): *
21. HAVUGIMANA Emmanuel (Sergent): *
22. CAMARADE Innocent (Sergent): *
23. NGAMIJE Pie (Sergent): *
24. UWAMUNGU Jacques (Caporal): *
25. RUTSINDURA Epimaque: *
26. NSAGUYE Wellars: *
27. RURANGIRWA Jean-Damascène: *
28. COSMA (Lieutenant): *
29. MURENZI (Lieutenant): *
30. NGABOYISONGA Kizito: *
31. RUGAMBWA (Major): *
32. KABERA Assiel: *
33. GATERA (sous-lieutenant): *
34. MUSHIMIRE Eric (Soldat de l'APR) : *
35. RURANGANGABO Anselme: *
36. OKWIRE (Capitaine): *
37. KALISA (Afandi, Lieutenant ou sous-lieutenant): *
38. DIEUDONNE: *
39. ZIGIRA (Major): *
40. DANY (Capitaine): *
41. BAGABO (Lieutenant): *
42. MBANDA Steven: *
43. MUHIGIRWA Jean Bosco (Lieutenant): *
44. KAZINTWALI KADAFI (Lieutenant-Colonel): *
45. RUKWAKWA Joseph (Capitaine): *
46. KABANDA Charles: *
47. MUGEMANGANGO Paul: *
48. RUKANGIRA Emmanuel: *
49. BINGINKOMO Augustin: *
50. KANYESHYAMBA: *
51. MUHIRE Egide (Militaire de l'APR) : *
52. KABERA Cyprien: *
53. RUTAREMARA Jill (Capitaine): *
54. KAJEGUHAKWA Valens: *
55. SAM KAKA alias KANYEMERA (Colonel): *
56. KAZURA (Major): *
57. NZIZA Jackson alias NKURUNZIZA Jacques (Major): *
58. GASHAYIJA (Officier 'Afandi' de l'APR). *
59. ADAMO (Lieutenant) : *
60. MUTERAHEJURU Gilbert (Militaire de l'APR): *
61. KALISA Martin : *
62. BOSCO (sous-lieutenant de l'APR): *
63. BAGABO (Lieutenant): *
64. KIZURI et JOSELINE: *
65. TWAGIRA: *
66. RWAKAGEYO: *
67. KABANDA Ildephonse: *
68. KARENZI Gilbert: *
69. MUGABO Innocent: *
70. BAYIHORERE Idrissa et HARUNA: *
71. MUKALIMBA Gloriose alias MAMA DIDI: *
72. RUZIMA: *
73. NICYABERA Béatrice: *
74. KAYITARE: *
75. NGOGA Charles (Colonel): *
76. ZIMURINDA Jean-Bosco (Sous-Lieutenant): *
77. MUGABO Francis: *
78. NKUBITO (Major): *
79. KWIKILIZA (Major): *
80. GAKWERERE (Capitaine): *
81. KABERA (sous-lieutenant): *
82. RUGIRA (Lieutenant): *
83. BAGIRE (Colonel): *
84. KABUYE Rose (Major): *
85. SEKAMANA Jean-Damascène (Major Gendarme): *
86. GUMISILIZA (Major): *
87. KARERA Denis (Major): *
88. BIRASA John (Major): *
89. MUHATSE Ignace : *
90. GAHIMA Gérard: *
91. NZARAMBA (Colonel): *
92. RUTEMBESA (Soldat): *
93. RWANYINDO: *
94. BIZIMANA (Soldat): *
95. KARAKE Assoumani: *
96. KAGABO Amini: *
97. Maman KEZA: *
98. MUSONI Protais: *
99. BIHOZAGARA Jacques: *
100. MAZIMPAKA Patrick: *
101. KAYUMBA NYAMWASA (Général de brigade): *
1. SHALITA Willis :
Vivant
aux USA, il est un des rédacteurs en chef de la revue IMPURUZA dont
certains écrits ne sont que des appels à la haine ethnique. L'on peut
citer notamment les poèmes "Nsingize Gisa " (Que j'exalte Gisa) et "
Wihogora Rwanda " (Ne pleure pas, ô Rwanda) parus dans la revue
IMPURUZA nrs 15 (juillet-août 1990) et 17 (novembre-décembre 1990). " Ce
texte constitue une exhortation à la conquête du pouvoir par les armes,
mais surtout à l'élimination physique des Hutu ", (Eugène Shimamungu,
Idéologie du génocide. Deux textes d'Alexandre Kimenyi in " Rwanda:
Points de vue, n° 17 Novembre-Décembre 1996, p.14). Dans le document "
Le Rwanda: Nécessité d'une justice juste et impartiale ", signé le
05/12/1995 par J.-P. Edouard Komayombi, Médecin à l'Hôpital
Universitaire de Leipzig et Président de l'Association culturelle
germano-rwandaise " AKAGERA-RHEIN e.V ", il y est dit à la page 9: "
Dans IMPURUZA n°15, p.94, on y trouve également le plan d'exterminer et
d'écarter les Hutu dans la gestion du pays ainsi que la non-cohabitation
lorsqu'on dit: '...je prie encore ces personnes pour qu'elles partent
en paix[vers l'Océan Indien]avant qu'il ne soit trop tard. C'est à notre
tour d'habiter le Rwanda. Nous viendrons avec l'idée d'un écrivain
Virgile qu'il a attribué à Anchise s'adressant à Enée: Epargner ceux qui
se soumettent et dompter les superbes... ".
2. KIMENYI Alexandre:
Parti
avec une bourse du Gouvernement pour faire des études aux USA dans les
années 72, il n'est jamais rentré. Il est actuellement professeur à
l'Université de Californie (Sacramento). Il est l'un des fondateurs de
la revue IMPURUZA paraissant aux USA. Certains de ses écrits sont
chargés d'idéologie génocidaire. Deux de ses poèmes ont été analysés par
Eugène Shimamungu, Docteur en Sciences du langage et qui fait partie de
l'Unité de recherche (1030) associée au CNRS en France. Le premier
poème d'Alexandre Kimenyi est intitulé " Nsingize Gisa " et est paru
dans IMPURUZA n° 17 de décembre 1990. Shimamungu en fait ce constat: "
Par delà l'extrême antipathie que l'auteur développe envers l'ethnie
Hutu, ce texte constitue une exhortation à la prise du pouvoir par les
armes, mais surtout à l'élimination physique des hutu " (Shimamungu E.,
art. cit., p.14). Plus loin, Shimamungu fait remarquer: " Ce texte d'une
extrême méchanceté envers les hutu constitue l'une des pièces
importantes qui montrent l'intention d'extermination des Hutu depuis le
début de la guerre en Octobre 1990. " (Shimamungu, art. cit., p.15). Au
sujet du second poème: " Wihogora Rwanda " (Ne pleure pas ô Rwanda),
Shimamungu fait ce commentaire: " Tout en déplorant les massacres en
masse du côté tutsi, l'auteur exhorte à la vengeance et à
l'accomplissement du plan d'extermination et du nettoyage ethnique
(l'exil ou la mort) " (Shimamungu, art. cit., p.14).
3. NTARE Simon:
Avant
la prise du pouvoir par le FPR, il était chargé des Affaires Politiques
dans le Bureau du Président du FPR. Le 06 mars 1993, dans un document
adressé à " FORUM PAIX ET DEMOCRATIE " que présidait feu Gapyisi
Emmanuel à Kigali, NTARE Simon a reconnu les massacres perpétrés par le
FPR en ces termes: "la vérité est qu'il y a eu des morts (...) et il est
salutaire pour la population civile de sauver sa peau plutôt que de
mourir sous les balles des combattants, quitte à vivre dans le dénuement
le plus extrême. " (in La Voix du Réfugié Rwandais, n° 004, Octobre
1995, p.5). Il peut être considéré comme complice dans les actes de
violations des droits de l’Homme commis sous le couvert du FPR/APR.
4. MUSARE Faustin:
Directeur
de cabinet au Ministère de l'Intérieur dans le Gouvernement du FPR, il
est le fils de Sakagabo et originaire de la Commune Muhazi, Préfecture
de Kibungo. Il est impliqué dans des massacres qui ont eu lieu dans sa
commune natale. L'asbl SOLIDAIRE-RWANDA a recensé nommément 18 personnes
tuées sur ordre de Musare entre le 28 Mai et le 15 septembre 1994.
Musare voulait venger un certain Karayiga Eliézer, mort en Avril 1994.
(SOLIDAIRE-RWANDA ASBL , Le non-dit sur les massacres au Rwanda, dossier
n°1, p.29).
5. NDAYAMBAJE Damas:
A la tête d'un
groupe d'Inkotanyi, il a lancé une attaque sur l'Hôpital de Gishali. Ils
ont achevé des malades. Ils ont ensuite assassiné le docteur NTORANYI,
sa femme Espérance et leurs 3 enfants. (SOLIDAIRE-RWANDA n°1, p.30).
6. ABIMANA Mathias:
Bourgmestre
de la Commune Mabanza, Préfecture de Kibuye, il est impliqué dans
l'assassinat de civils innocents pour le fait seulement qu'ils soient
hutu. Son cas a été soulevé par la Communauté Rwandaise de l'Allemagne
lors de la rencontre de Bonn. (Voir le cas de Kabera Assiel).
7. RUTAYISIRE Wilson (Major):
Directeur
actuel de Radio-Rwanda. Il était Directeur de Radio Muhabura qui
émettait en ondes courtes lors de la guerre menée par le FPR. Cette
radio a, tout au long de la guerre, appelé à la haine ethnique par des
programmes approuvés par le Major Rutayisire. L'Ambassadeur SWINNEN qui
était à Kigali jusqu'au 06/04/1994 dit à ce sujet que "la radio du FPR
n'était pas non plus toujours sereine. " (COM-R, 1-21). Le ministre Léon
Delcroix, dans son audition du 18 juin 1997, faisant allusion à un
entretien avec M. Bizimana, ministre de la Défense, affirme de la RTLM
qu'elle est " un contrepoids à la radio du FPR ; selon lui, il
s'agissait du pendant de la radio FPR " (COM-R 1-85, p.785).
"
Wilson was at or near sites in south Kivu, Haut-Congo, and Equateur
during periods when massacres took place. Several reports indicate that
he may be responsible for a special unit of RPA composed primarily of
experienced Rwandan soldiers, that has been implicated in several large
massacres in Congo.(38)
Wilson was in Kisangani during military
intervention that took place at Byaro, Kasese I, and Kasese II that
likely resulted in thousands of refugee deaths. According to Aid workers
in Kisangani, Wilson was responsible for training and inciting the
local Congolese population south of Kisangani to launch attacks against
refugees. He was a commander for RPA operations in Mbandaka on May 13,
1997, when massacres took place. He was in Mbandaka until approximately
may 24, 1997 when he was reportedly replaced by Commander David.(39)
Wilson
has striking facial scarification and, in addition to English, speaks
Kiswahili typical of Uganda. He claims to be from Uvira, in
Eastern-Congo and is described as professional and intelligent by many
who dealt with him on refugee issues. Wilson reportedly often went by
the alias " Khadafi " in Rwanda as an RPA officer.(40) (HUMAN RIGHTS
WATCH: Democratic Republic of the Congo, What Kabila is hiding. Civilian
killings and impunity in Congo; Oct. 1997, vol. 9, n°5)
8. HIGIRO Prosper:
Originaire
de Nyakabuye, Commune Rusumo, Préfecture de Kibungo, il est
l'instigateur des massacres dans cette commune. Plus de 1500 personnes
ont péri dans ces massacres selon les témoignages de l'asbl
Solidaire-Rwanda, p.23 à 25.
9. KAYONGA Charles (Colonel):
Originaire
de Muzizi, dans la Commune Rukara, il a fait massacrer avec son
bataillon plus de 900 personnes dans cette commune lors de l'avancée du
FPR en 1994. Voici quelques cas relevés par l'asbl SOLIDAIRE-RWANDA:
¨
A Nyakabuye : 40 paysans ont été massacrés dont NYIRABAHIRE (38 ans),
MAJYAJYARI (70 ans), et NZARAMBA (68 ans) qui ont été brûlés dans leurs
huttes.
¨ A Kiyenzi : 83 personnes ont été brûlées dans leurs
maisons dont RWIVANGA et 16 membres de sa famille, GATANAZI (45 ans) et
MUNYAKAYANZA (38 ans).
¨ A Ryamanyoni : 62 personnes ont été
massacrées dont MBWAYISWA, GACACA (50 ans), NYIRANEZA (27 ans),
NZABONALIBA (45 ans), tous éventrés et NSANZUMUHIRE (57 ans), brûlé vif.
¨ A Rukara, dans les localités de Butimba, Ryakirenzi, Mitungo et Buyonza, 204 paysans ont été massacrés.
¨
A Gahini où le FPR a établi son quartier général et un camp de
déplacés, 178 personnes ont été exécutées dont 57 enfants. Voici
quelques noms des suppliciés par "agafuni " (sorte de houe fortement
usagée): Ruvugabigwi (45 ans, Pasteur); Gasana Georges (51 ans,
enseignant) ; Mpangaza (mère du Dr Gatera); Gatera Ildefonse (45 ans,
Agent de l'hôpital); Bagabo Martin (54 ans, Assistant Médical);
Kajeguhakwa Samuel (67 ans, Commerçant); Gacakure François (46 ans,
professeur) ; et 58 enfants âgés de 4 à 6 ans.
¨ A Nyawera, dans les localités de Mwiri, Cyanyabugahe, et Nyakabungo, 77 paysans ont été fusillés.
¨
A Kawangire, 119 personnes ont été massacrées par le FPR dont
Karimunkwaya Nathanaël, père de Kayombya Robert, homme d'affaires bien
connu au Rwanda. A Rwimishinya, 231 personnes ont été massacrées;
rassemblées au marché de Karambi, elles ont été fusillées (p. 33 à 35).
Nommé
à la tête du bataillon de 600 militaires du FPR emmenés dans la
capitale dans le cadre des accords d'Arusha, il s'est illustré dans des
attaques contre des populations civiles dont les tueries de Gishushu en
face du Parlement rwandais, dans les bâtiments dans lesquels logeaient
ses militaires. Avec Karake Karenzi, ils sont soupçonnés d'avoir semé le
terrorisme dans la capitale à l'aide des commandos formés et infiltrés
déjà depuis longtemps. Le 06/04/1994, il est impliqué dans l'attentat
contre l'avion du Président HABYARIMANA. Le 08/04/1994, il lance ses
hommes qui opèrent un nettoyage autour du CND (Parlement) et tuent
notamment l'adjudant-chef Alain Didot, son épouse Gilda et
l'adjudant-Chef René Maier (François MISSER, Vers un nouveau Rwanda :
Entretiens avec Paul Kagame, Ed. Luc Pire et Karthala, Bruxelles et
Paris 1995, p.81. MISSER cite Jean François DUPAQUIER de "l'Evénement du
Jeudi ".
Durant son séjour au CND, le Colonel KAYONGA avait eu
le temps de dresser des listes des intellectuels à assassiner. Ainsi,
les militaires qui ont assassiné Emmanuel Bahigiki et toute sa famille
et ceux qui se trouvaient chez lui "au moins 16 personnes " selon S.
DESOUTER et F. REYNTJENS, avaient été envoyés probablement par le
Colonel KAYONGA. C'était le 16/04/1994. (S. DESOUTER et F. REYNTJENS,
Rwanda, les Violations des Droits de l'Homme par le FPR/APR, Anvers,
juin 1995, p.18). Cette liste reprenait les intellectuels à en croire le
témoignage reproduit par S. DESOUTER et F. REYNTJENS: " CRAD a très
vite publié une liste de 18 personnes hautement qualifiées assassinées
avec 160 autres, surtout à Remera-Kigali " (op. cit., p.19).
10. RUTAREMARA Tite:
Membre-fondateur
du FPR, il en a été l'un des plus hauts responsables. Actuellement
député du FPR à Kigali. Originaire de Kiramuruzi, commune Murambi,
préfecture de Byumba, il est l'instigateur de massacres dans cette
commune. Solidaire-Rwanda a recensé 2426 personnes connues, massacrées
dont: Mutaganzwa Aloys (31 ans, agent de CARE-USA), Nyambwana Madeleine
(48 ans, mère du Bourgmestre); Icyitegetse (29 ans, Catéchiste),
Mukambibi Christiane (62 ans), Mukakalisa Peruth (45 ans, Chanoine),
Urayeneza (39 ans), Uwimana Eugène (33 ans, agent de Care-USA) ...
Les
personnes étaient rassemblées puis exécutées. Les lieux de
rassemblement sont: le bureau communal sis à Gakenke, le terrain de
football de Gakoni, l'école primaire de Kiziguro où il existe une fosse
commune contenant près de 2.000 corps, le rocher de Kareba à Gorora,
secteur de Murambi 2, le terrain de football de Nyabisindu, le bureau du
secteur Rwankuba, Gabiro... Beaucoup de personnes ont été jetées mortes
ou vivantes dans le lac Muhazi. (SOLIDAIRE-RWANDA , dossier n°1, p.32 à
33). Signalons que les massacres ont commencé avec l'arrivée des
soldats du FPR dans la région le 11 avril 1994.
Dans un entretien
qu'il a accordé au journaliste François MISSER en janvier 1995,
RUTAREMARA reconnaît que le FPR avait des brigades à l'intérieur du
Rwanda. " Selon RUTAREMARA, il y avait déjà des représentants de
l'intérieur du Rwanda en son sein [FPR] car fin 1987, dit-il, 36
cellules du Front avaient déjà été constituées à l'intérieur du pays
même "... (François MISSER, op. cit., p.155). Le Dossier n°2 de l'asbl
SOLIDAIRE-RWANDA présente une documentation détaillée sur l'essence, le
fonctionnement, la formation militaire et idéologique de ces brigades et
fournit des exemples concrets de leur composition et de leur
organisation. Ce dossier présente également des listes de victimes de
certains membres de ces brigades. Il est dès lors plus facile de
comprendre aujourd'hui le terrorisme qui a ravagé le Rwanda, surtout la
région du Mutara avant 1990, sur tout le territoire rwandais depuis le
déclenchement de la guerre, spécialement la pose de bombes et de mines
et l'assassinat de personnalités politiques depuis 1992.
RUTAREMARA
est en outre soupçonné dans l'assassinat du Ministre GATABAZI Félicien
en 1993. En effet, ce leader du Parti Social Démocrate (PSD),
ordinairement allié politique du FPR, commençait à prendre ses distances
(Voir Vénuste NSHIMIYIMANA, Prélude au génocide rwandais, Ed. Quorum,
1995, p.92). Le FPR l'a mis dans le collimateur depuis que ce ministre,
alors en charge du Ministère des Travaux Publics, avait fustigé ce Front
en lui reprochant d'avoir détruit la centrale hydroélectrique de
Ntaruka en préfecture de Ruhengeri. En outre, dans le meeting de son
parti tenu à Butare trois jours avant son assassinat, GATABAZI avait
clairement condamné la prise du pouvoir par les armes envisagée par le
FPR. Le jour de son assassinat, il avait passé toute la journée à
l'hôtel Méridien avec certains membres de l'opposition politique au
MRND, dont RUTAREMARA Tite. GATABAZI est rentré dans la soirée après
avoir marqué son désaccord sur un plan machiavélique qui lui aurait été
soumis par ses partenaires politiques. C'est vers 21 heures 30 que le
groupe lui téléphone pour une autre mise au point. GATABAZI sort de chez
lui avec son escorte. De retour, ses assassins l'attendaient à l'entrée
de son domicile.
11. MUTIKIRI Mathias:
Originaire
de la Commune Murambi. Bras droit de Rutaremara Tite dans les massacres
de Murambi depuis 1994 (Voir Rutaremara Tite).
12. RWABUKAMBA Vénuste:
Homme
d'affaires Tutsi de Rwamagana (Centre commercial), il est l'instigateur
des massacres dans les communes Muhazi et Kayonza. (Solidaire-Rwanda,
Le non-dit sur les massacres au Rwanda, dossier n°1, Bukavu, octobre
1994, p.37).
13. MUVUNYI Augustin:
Originaire de
Kiyenzi, Commune Rukara, il est le bras droit du Colonel Charles Kayonga
dans le massacre des populations civiles de la commune Rukara.
(SOLIDAIRE-RWANDA, Dossier n°1, op. cit., p.37).
14. RUTAZIBWA Privat (Abbé):
Complice
de Paul Kagame dans le sabotage des Accords d'Arusha et dans la reprise
de la guerre en Avril 1994. Il est l'un des extrémistes Tutsi qui ont
été pour la solution militaire au moment où se déroulaient les
négociations de paix d'Arusha. En effet, dans une lettre datée du 30
novembre 1993, l'Ambassadeur du Rwanda à Bujumbura à l'époque, Sylvestre
Uwibajije, informait le Gouvernement Rwandais des préparatifs de la
guerre par le FPR. Textuellement, il disait: " Les participants à la
réunion dirigée par l'Abbé Rutazibwa (du FPR) ont souhaité que les
jeunes réfugiés rwandais cessent de se faire enrôler par les burundais
afin que le FPR puisse les enrôler en son sein pour la guerre imminente
et décisive qu'il compte lancer contre le Rwanda (...) ".
Cette
reprise des hostilités serait entre autre motivée, selon l'Ambassadeur,
par le fait que "le FPR serait confronté à des déchirements internes nés
de la difficulté de pouvoir caser dans les différents postes des
ministères qui lui reviennent, des milliers d'intellectuels qui ont
vivement milité pour la cause du FPR. "
15. KAGAME Paul (Général-Major):
Actuel
vice-président du Rwanda, Président du FPR, Ministre de la Défense et
Commandant Suprême (High Commander) de l'APR, il est considéré par les
médias occidentaux, et à juste titre comme "l'homme fort de Kigali ". Il
est sans conteste "le vrai chef du Rwanda " (Le Soir du 20/01/98).
Propulsé à la tête des combattants du FPR après la mort du Général-Major
Fred Rwigema depuis octobre 1990 jusqu’à présent, il est le premier
responsable de tous les massacres à grande échelle commis par le
FPR/APR. Ces massacres ont été exécutés sous ses ordres. Parmi ces
crimes, on peut entre autres signaler:
¨ Massacres des
populations des communes de Byumba frontalières à l'Uganda et
déplacement de plus de 35.000 autres en 1990. Le nombre de victimes
tombées sous les bombes du FPR dans cette période n'est pas connu, un
black-out ayant été fait à ce sujet. Quelques rares témoignages
signalent des exécutions massives dans les Communes Muvumba et Ngarama,
et à Ngondore dans la commune Kiyombe entre 1990 et 1992.
¨
Déportation de milliers de Rwandais vers l'Ouganda : " Le FPR a déplacé
de force des centaines, peut-être des milliers de personnes du Rwanda en
Ouganda pour se créer des zones de protection " (HUMAN RIGHTS WATCH,
Qui a armé le Rwanda ? in LES DOSSIERS DU GRIP, Bruxelles 1994, p.16).
¨
Le 23/01/1991: Attaque du FPR dans la ville de Ruhengeri. Plus d'une
centaine de personnes furent tuées à cette occasion. " Le FPR a
également attaqué des objectifs clairement civils. Le 1 décembre 1991,
ils ont attaqué un camp abritant 6.000 personnes déplacées à Rwebare.
Ils prirent le camp d'assaut à partir de trois zones au bon milieu de la
nuit, tuant 19 personnes et en blessant 34 autres. Une semaine plus
tard, le FPR attaqua le petit hôpital de Nyarurema pour la troisième
fois depuis le début de la guerre, tuant 6 infirmières et patients.
D'autres objectifs civils comprenaient des écoles, des marchés et des
maisons " (HUMAN RIGHTS WATCH, op. cit., p.44).
¨ Le 8/02//1993:
Attaque généralisée dans les préfectures de Byumba et de Ruhengeri.
Environ un million de personnes furent déplacées sans compter des
centaines de milliers d'autres tombées sous les bombardements et les
massacres des combattants du FPR. Plus de 40.000 morts selon les
observateurs.
¨ Le 25 février 1993, dans une lettre adressée par
le Comité préfectoral de Ruhengeri aux Missions diplomatiques
accréditées au Rwanda, on y lit que le FPR s'est livré à des tueries
aveugles de la population civile. " Après les avoir entassés dans les
habitations abandonnées ou dans des salles de classe et après les avoir
torturées en leur crevant les yeux ou en les mutilant, le FPR tue ses
victimes soit à la grenade, soit par balles ou par armes chimiques dont
seuls les INKOTANYI garde le secret macabre. Partout où le FPR est passé
ou se cantonne, ce sont les lamentations, les pleurs et la désolation.
Les populations de Ruhengeri et de Byumba sont actuellement l'objet d'un
véritable génocide. En effet, les femmes enceintes meurent éventrées,
des enfants et des femmes sont tués au couteau, des hommes sont mutilés
et meurent à la suite de l'épuisement de sang ".
Parmi les victimes, la lettre signale entre autres :
¨
François BARENGAYABO, vice-président de la Cour d'Appel de RUHENGERI et
ses trois fils qui ont été massacrés avec une trentaine d'autres
personnes du quartier de NYAMAGUMBA dans la Ville de Ruhengeri.
¨
MUNYANEZA Jean Bosco, Substitut du Procureur Général près la Cour
d'Appel de Ruhengeri avec et autres personnes qui étaient chez lui, tués
après des tortures atroces.
¨ 500 personnes environs rassemblées en Commune Kidaho et fusillées.
¨ BAREZI Nicodème, premier Bourgmestre de la Commune Nyamugali et son épouse tués par la fameuse "akandoya ".
¨ GASANA Thaddée, Bourgmestre de la Commune Kinigi et Monsieur Elasto NTUYENABO, grand commerçant à Ruhengeri et à Kigali.
Les
combattants du FPR ont en outre violé des filles et des femmes avant de
les tuer notamment dans le secteur Gicuba de la Commune Nyamugali.
¨
L'Union des Français de l'Etranger (U.F.E) lors de son Assemblée
Générale tenue à Kigali le 08/03/1993, a fait le constat suivant: "
...il s'avère que les agissements et les techniques adoptées par le FPR
ressemblent étrangement à ceux employés par les régimes totalitaires.
Les meilleurs exemples sont les massacres de civils à Kinigi, Nkumba,
Ruhengeri, Shashi, Karwasa, Ngarama, Bwisige et notamment à Kidaho où un
groupe important a été rassemblé de force avant d'être exécuté. Cette
violence explique le million de déplacés de guerre qui fuit devant
l'armée de "libération "... du FPR pour mourir à petit feu dans les
camps très rudimentaires. "
¨ Le Comité de Liaison des
Associations Rwandaises de Défense des Droits de l'Homme(CLADHO), dans
son rapport rendu public à Kigali le 16 février 1993 dénonçait les
"expéditions punitives " perpétrées par les maquisards du FPR notamment
dans la Ville de Ruhengeri, où "plusieurs dizaines de civils ont été
regroupés dans des maisons et massacrés ".
¨ Ces massacres commis
par le FPR ont été également dénoncés, dans la même période, par la
Ligue Indépendante pour la Défense des Libertés Publiques (LIDEL), la
Ligue Chrétienne de Défense des Droits de l'Homme au Rwanda (LICHREDOR),
une centaine d'intellectuels de la Ville de Butare signataire d'une
lettre de dénonciation du génocide perpétré par le FPR au Rwanda.
¨
L'ambassadeur belge SWINNEN qui était accrédité au Rwanda à cette
époque, a livré un témoignage émouvant à ce sujet devant la Commission
spéciale Rwanda du Sénat Belge au mois de Mars 1997: " Il y a eu des
incidents pour lesquels le FPR fut considéré comme responsable. Je pense
à une attaque contre un hôpital ou à l'offensive de mars 1993 (sic). Le
FPR a provoqué le malheur car, en pleine négociation d'Arusha, des
dizaines de milliers de personnes se sont déplacées. Elles vivaient dans
des conditions misérables " (COM-R 1-21, p.219). Ces camps étaient des
vrais mouroirs. Un témoin européen a signalé que dans les camps de
déplacés, dont celui de Nyacyonga, (aux portes de la Ville de Kigali),
on enterrait toutes les deux heures une personne. (S. DESOUTER & F.
REYNTJENS, op. cit., p.31).
¨ Dans sa dépêche du 12 mai 1994, RFI
parlant de ce qui se passait au Nord du Rwanda dans la préfecture de
Byumba, disait: " Partout le sol est couvert de centaines de milliers de
cadavres en attente d'être ensevelis par des bulldozers ougandais. "
-
Colette Braeckman, parlant de l’offensive du FPR : " Au moins 200.000
personnes ont été tuées en six semaines. Le HCR fait état de tirs
délibérés sur les réfugiés fuyant le pays, des villageois rassemblés
dans les écoles et mis en pièces à coups de machettes et des gens jetés
vivants, pieds et poings liés, dans la rivière Akagera ". (LE SOIR du 19
mai 1994).
¨ Dans les dossiers n°1 et 2 de l'ASBL
SOLIDAIRE-RWANDA, les témoignages des réfugiés des camps de Tanzanie
laissent apparaître plus de 17.000 victimes du FPR dans son avancée à
l'Est du pays vers la frontière de Rusumo.
¨ Plusieurs dizaines
de milliers de personnes ont été forcées de se déplacer et ont été
massées dans des camps de concentration dans tout le pays aux fins
d'élimination physique de populations civiles sans qu'il y ait traces de
leur assassinat. Plusieurs centaines parmi eux ont été massacrés soit
dans les camps, soit au cours de ces déportations forcées. C'est le cas
des camps de concentration de Rwamagana, Kabuga, Byumba...
- "
Devant l’Ecole Saint-André, le FPR a parqué 12.000 réfugiés au lendemain
de la prise de la capitale. La Croix-Rouge, dont c’est le mandat , a
exigé à trois reprises auprès du FPR de pouvoir rendre visite et
recenser les prisonniers de guerre. Elle n’y a eu accès que le 14
juillet dernier. A ce jour, (…), le CICR n’a recensé que 113 prisonniers
de guerre en tout et pour tout le Rwanda ". (LIBERATION du 25 juillet
1994).
" Les informations émanant de témoins oculaires
rwandais indiquent que des centaines, voire des milliers de civils
non-armés et d’opposants du FPR, faits prisonniers ont été sommairement
exécutés, ou tués de manière délibérée et arbitraire, depuis la
recrudescence des massacres et des autres actes de violence qui ont fait
suite à la mort de l’ancien président Juvénal Habyarimana, le 6 avril
1994. Nombre des homicides s’inscrivent dans un cycle de représailles
arbitraires dans le nord-est du pays (Byumba), parfois dès avant le 6
avril 1994, et visant essentiellement des groupes de civils hutu "
(AMNESTY INTERNATIONAL, Rwanda. L’Armée Patriotique Rwandaise
responsable d’homicides et d’enlèvements, avril-août 1994, Londres,
octobre 1994, AI, AFR 47/16/94, page 4).
Au mois d’août 1994,
" environ 60 personnes rentrant de la zone turquoise ont été exécutées à
l’Ecole agro-vétérinaire de Butare " ". (F. Reyntjens, Sujets
d’inquiétude au Rwanda, octobre 1994, p. 3).
" Le 29 août,
une coopérante d’une ONG internationale a vu plusieurs milliers de
cadavres récents autour et dans une église à Mbyo, entre Gako et Nyamata
dans le Bugesera ". ". (F. REYNTJENS, Sujets d’inquiétude au Rwanda,
octobre 1994, p. 3).
A Save (Butare) " Des membres de la
population affirment qu’environ 1750 personnes auraient été tuées ", la
MINUAR y a vu au moins " une cinquantaine de cadavres ". ". (F.
REYNTJENS, Sujets d’inquiétude au Rwanda, octobre 1994, p. 3).
En
septembre 1994, la MINUAR " a dénombré une centaine de cadavres à
Kayumba au nord de Nyamata dans le Bugesera ". (F. REYNTJENS, Sujets
d’inquiétude au Rwanda, octobre 1994, p. 3).
¨ Dans son
communiqué rendu public le 08/12/1995 après sa fuite, MUSANGAMFURA
Sixbert, ex-Chef des Services de Renseignements sous le régime du FPR
parle de 312.726 personnes massacrées d'une façon sélective et délibérée
par l'APR depuis sa prise de pouvoir en juillet 1994 jusqu'en juillet
1995. Il a parlé de 173 fosses communes connues.
¨ Faustin
TWAGIRAMUNGU, ex-Premier Ministre du FPR, dans un communiqué fait à
Bruxelles le 24/11/1995, affirme: " Pour les massacres de 200.000
personnes par l'APR, nous détenons des preuves irréfutables appuyant nos
propos. " Rapportant ses propos la Wallonie parle de plus de 250.000
personnes massacrées par le FPR /APR depuis sa prise de pouvoir en
juillet 1995. (LA WALLONIE du 28/11/1995).
¨ Dans leur document
n°3 de mai 1997, James Gasana et Nkiko Nsengimana (résidents en Suisse),
Promoteurs du Projet " Nouvelle Espérance pour le Rwanda ", révèlent
ce qui suit: " Dans la préfecture de Byumba particulièrement dans la
région du Mutara, promue récemment au rang de préfecture, les conflits
de propriété seraient peu nombreux. Ils ont été réglés depuis avril 1994
par le commandement de l'APR compétent : Par les massacres" (p.11).
¨
Assassinat de trois Evêques par l'APR à Gitarama en juin 1994 par
l'APR. Il s'agit de: Mgr Vincent Nsengiyumva, archevêque métropolitain
de Kigali; Mgr Thaddée Nsengiyumva, évêque de Kabgayi et Président de la
Conférence des Evêques du Rwanda; Joseph Ruzindana, évêque de Byumba.
C'est par une triste erreur que les militaires du FPR ont tué ces
évêques, a affirmé le Colonel Frank MUGAMBAGE. (DE STANDAARD du
06/06/1995). Pourtant le Parlement du FPR a refusé l’inhumation de ces
évêques dans la dignité. Le Soft international n°727 du 6 au 12 février
1998 publié à Bruxelles a signalé que le Père franciscain Vjecko Curic, "
un prêtre croate, a été criblé de balles à Kigali. Il était le 3 juin
1994 à Kabgayi lors de l'assassinat des évêques par l'armée du FPR ". LE
MONDE du 5 février 1998 signale qu'il a été tué de 8 balles dans la
poitrine, et qu'il a blessé son assassin avec l'arme qu'il portait avant
de mourir. L'information a été publiée également dans le SOIR du 2
février 1998, dans LA LIBRE BELGIQUE du 4 février 1998. Plusieurs autres
sources n'ont pas hésité à parler de l'élimination d'un témoin gênant.
¨
Un autre témoignage sur les massacres massifs du FPR/APR nous vient du
journal français "Libération " du 27/02/1996 : " En s'appuyant sur des
listes de victimes et en recoupant des témoignages, " Libération " est
en mesure d'avancer que le Front Patriotique Rwandais (FPR), l'ancien
mouvement rebelle Tutsi au pouvoir à Kigali depuis juillet 1994, est
responsable de 100.000 morts Hutu depuis 22 mois ". D'après les
témoignages recueillis par le journaliste Stephen Smith qui a fait le
reportage, témoignage corroboré par d'autres témoignages: " Au camp de
Gabiro (ndlr: au Parc National de l'Akagera dans la préfecture de
Byumba), les corps étaient brûlés et les restes enterrés au bulldozer ".
Le témoin disait qu'en cinq jours, il avait compté plus de mille
cadavres. " Les gens arrivaient vivants, on faisait l'" ingoyi " (le
ligotage des coudes dans le dos) et puis on les tuait d'un coup précis
sur l'os frontal du crâne. "
¨ Ces camps d'extermination du Mutara sont confirmés par le Journal britannique " SUNDAY EXPRESS EXPRESSO " du 21/04/1996.
¨
Massacres de plus de 8000 réfugiés dans les camps de Kibeho en avril
1995. Ils ont été dirigés par le Colonel IBINGIRA qui a bénéficié d’une
complète impunité.
¨ Massacres des rescapés des massacres des
camps de Kibeho. Le journal " LIBERATION " du 23/06/1995 titrait: "
60.000 déplacés disparus au Rwanda ", avec sous-titre: " Deux mois après
la tuerie du camp hutu de Kibeho, des milliers de réfugiés manquent à
l'appel ". Citant les sources de l'Integrated Operation Centre (IOC), la
Centrale humanitaire des Nations-Unies, le journaliste Philippe Ceppi
de ce journal dit: " La banque de données de l'IOC a beau faire et
refaire ses comptes, son total reste sempiternellement le même: 60.000
déplacés se sont volatilisés dans la nature ". Pour Randolph Kent,
Directeur du Bureau de coordination humanitaire des Nations Unies au
Rwanda (UNREO), cité par Libération du 23 juin 1995: " Quels que soient
les chiffres de départ, il reste que plusieurs dizaines de milliers de
gens ont disparu. " Et plus loin il dit: " Il est évident qu'un certain
nombre de gens sont morts ".
¨ Les massacres des réfugiés dans l'île d'Iwawu au lac Kivu.
¨ Le rapport du consultant GERSONY parle de plus de 30.000 morts par l'Armée de KAGAME.
¨
" Des soldats de l'APR ont exécuté de façon extrajudiciaire un certain
nombre de responsables locaux. En juillet, 18 fonctionnaires locaux,
leurs proches et leurs collègues ont été assassinés dans la préfecture
de Kigali. Citons les noms de Vincent MUNYANDAMUTSA, maire de Rushashi,
Laurent BWANACYEYE, Directeur de l'école secondaire de Rwankuba, et
Floribert HABINSHUTI, Substitut du Procureur de Rushashi ". (Amnesty
International, op. cit., p.306).
¨ Prisons et cachots mouroirs.
Entre autre, Amnesty International a signalé qu'entre mai et octobre
1996, 39 prisonniers sont morts par suffocation à Kibuye.
¨
Massacres de plus de 500.000 hutu dans les camps et les forêts de
l'ex-Zaïre. Le Général-Major Paul KAGAME a été on ne peut plus clair sur
le rôle de son armée dans la conquête de l'ex-Zaïre et donc de
l'extermination de milliers de réfugiés hutu du Rwanda et du Burundi et
de nombreux Zaïrois. " Dans une interview que publie, aujourd’hui, un
journal sud-africain, le vice-président et ministre rwandais de la
défense, Paul Kagame reconnaît que ses troupes sont impliquées dans la
mort de centaines de réfugiés dans l’est de l’ex-Zaïre. Mais pour Paul
Kagame, il ne s’agit pas de massacres, mais de tueries dues à la guerre.
Kagame rejette la responsabilité de ces morts sur l’ONU qui n’a pas su
faire le tri entre les vrais réfugiés d’une part et d’autre part les
miliciens interahamwe et les soldats de l’ancienne armée rwandaise.
Kagame justifie l’intervention de ses soldats dans l’ex-Zaïre pour
empêcher une invasion planifiée de son pays. L’Armée rwandaise a donc
agi, selon lui, par légitime défense ". (Télétext RTBF I, Dimanche
26/10/1997, à 13 heures). Une mission de l'ONU conduite par l'expert des
Droits de l'Homme Roberto Garretton, estime que les massacres de
réfugiés Hutu commis de septembre 1996 au Printemps 1997 par les troupes
de Laurent-Désiré Kabila peuvent être qualifiés de "crimes contre
l'humanité " et qu'une prochaine mission devra déterminer si "un
génocide a été planifié ". Ce rapport met également en cause les alliés
Tutsi rwandais. (Le Monde du 13 et du 14 juillet 1997). Emma BONINO,
Commissaire Européen à l'Action Humanitaire, estime à "environs 230.000 "
les réfugiés disparus et qui ont certainement "succombé à la faim, aux
maladies et aux massacres systématiques ". (Le Monde du 10/07/1997).
Pour elle, un nombre équivalent à " toute la population du Luxembourg
manque à l'appel ".
¨ A l'occasion de la visite au Parlement
Européen de Paul Kagame le 20/01/1998, les FRD dans leur communiqué
n°037/98 du 18/01/1998, ont rappelé les massacres commis par l'APR après
le séjour au Rwanda, du 28 août au 1er septembre 1997, du Président de
la Commission pour le Développement et la Coopération: 18 cas de
massacres totalisant plus de 10.000 victimes ont été recensés dont:
·
" Le massacre, par fusillade et jet de grenades, par l'APR de 8000
personnes, début novembre 1997, dans la grotte de Nyakinama en commune
Kanama, préfecture de Gisenyi, où elles avaient trouvé refuge pour
échapper aux massacres du marché de Mahoko et des collines environnantes
depuis août 1997 ".
· " La mort de 30 personnes brûlées vives
par l'APR à Gikoro, commune Mukingo (préfecture de Ruhengeri) le 15
novembre 1997 après les avoir rassemblées dans une maison soit disant
pour une réunion. "
· Au sujet des tueries de Mudende le 11
décembre 1997, les FRD sont d'avis qu'elles "cachent une opération
malveillante mais subtile du régime en vue de s'attirer la sympathie de
la communauté internationale qui commençait à découvrir sa vraie nature
".
· Quant à l'ARIB, dans son communiqué du 20/01/1998, elle accuse Paul Kagame d'avoir :
"
participé, en tant que planificateur, auteur coauteur ou complice,
entre 1990 et 1994, en territoire rwandais, au massacre de milliers de
réfugiés burundais, à cause de leur appartenance ethnique.
· " En
territoire zaïrois (Kivu), entre octobre 1996 et mai 1997, ordonné le
bombardement des camps de réfugiés burundais et le massacre systématique
des réfugiés burundais partout où son armée les trouvait; ces massacres
étaient ethniquement orientés ";
· " en violation du territoire
burundais et de la souveraineté nationale, ordonné le massacre de civils
burundais non armés, pour cause d'appartenance ethnique, en particulier
dans la province du Nord et Nord-Ouest ";
· " participé, en tant
que planificateur, auteur, coauteur ou complice au plan criminel
d'assassinat, dans la nuit du 6 au 7 avril 1994 et dans l'espace
territorial rwandais, du président de la République burundaise, Son
Excellence Cyprien NTARYAMIRA, ainsi que de sa délégation ".
-
Dans son journal radiodiffusé du 12 novembre 1996, la RTBF rapporte que
les attaques du 25 au 26 octobre 1996 sur les camps de réfugiés se font à
l’arme lourde à partir du Rwanda et que ces armes étaient placées sur
le mont Muhe (Gisenyi), et ce au moment où le camp de Kibumba était
attaqué déjà depuis le 21 octobre 1996.
Kagame, en tant que
commandant suprême de l’APR, est très gravement mis en cause par le
Rapport de Human Rights Watch d’Octobre 1997 qui accuse cette Armée, fer
de lance de l’AFDL de Kabila, d’avoir perpétré des massacres en masse
de réfugiés hutu. Chaque fois que l’APR est citée sans nommer de
responsables, c’est le général Kagame qui est mis en cause. Chaque fois
que l’APR commet des massacres sans qu’un commandant des opérations ne
soit spécifié, c’est le commandant en chef, le général Kagame, qui en
assume la totale responsabilité et en endosse l’entière culpabilité. "
The presence of the Rwandan troops on the Congolese territory was
confirmed by Rwandan vice-president Paul Kagame during an early July
interview with the Washington Post(10). And again, on September 9, 1997,
when Kabila publicly thanked Rwanda for its help during the war in an
official visit to Kigali(11). Civilian refugees were often caught on
areas of combat between these Rwandan forces and others backing the ADFL
as they fought the FAZ and the ex-FAR opponents. In addition to death
due to crossfire however, refugees describe numerous examples of
indiscriminate attacks of refugee camps, including the use of mortars
and heavy machine-guns and the attacks on the Kibumba refugee camp in
north Kivu(12-13). These attacks on camps in eastern Congo marked the
beginning of a series of attacks of refugees and temporary camps set up
as refugees fled westward into the interior of Congo.
"
During a July 1997 interview with the Washington Post, Rwandan
Vice-President Paul Kagame claimed that the Rwandan Government had
planned and led the military campaign that dispersed the refugee camps
in eastern Congo and ousted former President Mobutu(21). According to
the Washington Post, Kagame was unequivocal concerning his objectives.
The impetus for the war, Kagame said, was the Hutu refugee camps. Hutu
militiamen used the camps as bases from which the launched raids to
Rwanda, and Kagame said the Hutus had been buying weapons and preparing a
full-scale invasion of Rwanda
Kagame said the battle plan as
formulated by him and his advisors was simple. The first goal was to
’dismantle the camps’. The second was to ‘destroy the structure’ of the
Hutu Army and militia units based and around the camps, either by
bringing the Hutu combatants back to Rwanda and ‘ dealing with them here
or scattering them’(22). Kagame’s third objective was to topple Mobutu.
Congolese President Kabila confirmed Rwanda’s military assistance in
Congo during the war. Similarly, Kagame’s stated objective of destroying
" the structure " of the ex-FAR provides a possible explanation for the
active pursuit of refugees, former military, and militia across
Congolese territory to areas of minor strategic importance, such as
Mbandaka.
Despite the public recognition of military
involvement, both Kabila and Kagame have denied that any civilian
massacres took place by troops under their command.(24) Both during the
war and up to the present, however, the identities of many commanding
officers and strategists of the ADFL and its allies were kept secret.
Throughout the seven-month military campaign, senior officers in the
field were often out of uniform and many used only their first names in
public. Similarly, ranks were apparently confused or intentionally
simplified to avoid identification of the military hierarchy : many
officers of Katangese or Angolan origin were given or assumed the rank
of " general ", while numerous Ugandan and Rwandan officers were known
only as " commander " or " colonel " followed by their first name only.
It is possible that many of these first names were used in public are
pseudonyms. ".(HUMAN RIGHTS WATCH : Democratic Republic of the Congo,
What Kabila is hiding. Civilian killings and impunity in Congo ; oct.
1997, vol. 9, n°5) Devant toutes les malversations internationalles et
cette volonté délibérée de dissimuler l’identité exacte des officiers
directement responsables des massacres sur le terrain, deux personnes
dont l’identité et la responsabilité ne laissent planer aucun doute,
KABILA et surtout KAGAME, constituent la réponse à la question posée par
le titre de ce chapitre VII du Rapport : " WHO IS IN CHARGE ? " (QUI
ACCUSER ?)
16. KARAKE KARENZI (Colonel):
Originaire
de la Commune Buringa, fils de Sezibera, il fit massacrer 120 personnes
du secteur Kabare de cette commune pour, disait-il, venger son frère
Kayigi François mort à Kigali en avril 1994. (SOLIDAIRE-RWANDA, dossier
n°1). Officier du FPR envoyé à Kigali d'abord comme officier de liaison
avec le GOMN puis comme agent de liaison avec la MINUAR dans le cadre
des Accords d'Arusha.
¨ Depuis son arrivée dans la capitale,
Karake Karenzi a activé les fameuses "cellules " et d'autres commandos
infiltrés pour commettre des assassinats de toutes sortes. Il est
soupçonné entre autres d'avoir commandité les assassinats de leaders
politiques hutu: Gapyisi Emmanuel, Bucyana Martin, Gatabazi Félicien,
Rwambuka, Ingabire Alphonse (Katumba), Joseph Mutombo...
¨ Des
attentats commis entre 1993 et avril 1994 peuvent également lui être
attribués, dont notamment le plasticage du siège de la CDR à Gisenyi,
l'attentat contre le Dr Higiro, membre du Comité Exécutif du Parti CDR
résidant à Nyanza, l'attentat contre des écoliers dans la Commune Taba
dans la Préfecture de Gitarama et qui a fait une centaine de morts parmi
les élèves de l'école primaire.
¨ On le soupçonne également
d'avoir eu l'idée macabre de détruire Radio Rwanda en 1993. Jean Marie
Vianney Higiro, ex-directeur de l'ORINFOR, et actuellement Visiting
Assistant Professor à Miami University aux USA, l'écrit en ces termes: "
Un officier du FPR a tenté de recruter un journaliste pour poser une
bombe dans les installations de Radio-Rwanda à Kigali, lui promettant en
échange trois millions de francs rwandais et une protection. Ce dernier
a non seulement refusé, mais prévenu". (Jean Marie Vianney HIGIRO,
Distorsions et Omissions dans l'ouvrage ' Rwanda. Les médias du
génocide', in Dialogue n°190, avril - mai 1996, p.167).
¨ Les
journaux de l'époque le soupçonnaient également d'avoir posé, par
l'intermédiaire d'une certaine Mukagaga Emma Marie, une bombe qui avait
alors détruit partiellement la poste centrale de Kigali. La fille dont
il est question était agent de la poste à Kigali et était souvent en
compagnie de Karake à l'Hôtel Méridien où logeait cet officier.
¨
Après la victoire du FPR en 1994, le Colonel Karake a été affecté à la
DMI où il s'est illustré par des tortures, des enlèvements de personnes
et leurs disparitions. Il est connu pour avoir organisé des plans
d'extermination massive des Hutu par le truchement du phénomène des "
infiltrés ". " Le Col. Karenzi Karake est un 'policier tortionnaire à
la DMI' ". (CLIIR, Communiqué n°24/97 du 05/12/1997).
¨ Le
01/12/1997, il a été affecté comme Commandant du Secteur militaire de
Gitarama. L'objectif qui lui était assigné était " détruire coûte que
coûte Gitarama, 'berceau de la Révolution de 1959 ' ".(CLIIR, op. cit.;)
¨
Le 03/12/1997, poursuit le CLIIR, " la formule d'infiltrés " est
évoquée dans l'attaque de la Commune Bulinga, région de Ndiza d'où est
partie la REVOLUTION DE 1959 et d'où est originaire le père de Karenzi
qui était enseignant dans cette commune. La riposte a fait des dizaines
de morts.
¨ Le 09/01/1998, il a été " transféré à Ruhengeri pour
continuer l'extermination des hutu commencée par son prédécesseur Lt
Colonel Kayumba Nyamwasa ".(CLIIR, Communiqué du 27/01/1998).
17. MUROKORE (Lieutenant-Colonel):
Commandant
du 21ème Bataillon, il a organisé l'attaque simulée de l'aérodrome de
Gisenyi le 08/10/1997. Il en a profité pour exterminer la majorité des
habitants hutu des communes environnant cette ville dont ceux de Rwerere
et Rubavu. Il est également cité dans l'extermination des réfugiés Hutu
dans les camps et les forêts de l'ex-Zaïre. (CLIIR, Communiqué du
17/11/1997).
18. GAKUBA Théodore (Lieutenant):
Avec
son collègue, le capitaine Ruzibiza James, ils ont menacé le capitaine
Hategekimana Théoneste des ex-FAR qui a échappé à un attentat le
06/06/1997. Le 20/05/1997, le Préfet de Gitarama avait, dans une lettre
manuscrite envoyée au Premier Ministre Rwigema, lancé un SOS pour le
Capitaine Hategekimana qui était constamment menacé par les deux
Officiers de l'APR. Le 24/10/1997, le capitaine Hategekimana a été tué
avec son escorte . Selon le CLIIR, dans son communiqué n024/97 du
05/12/1997, le capitaine Hategekimana " constituait un obstacle à
l'implantation des escadrons de la mort et des groupes de tueurs du DMI à
Gitarama. Cet attentat est l'oeuvre de la 'Special Branch'. Celle-ci ne
parvenait pas à implanter rapidement ses structures d'appui, chargées
de simuler des attaques des " infiltrés hutu ".
19. RUZIBIZA James (Capitaine):
Complice du Lieutenant Gakuba Théodore dans l'assassinat du Capitaine Hategekimana (Voir Gakuba Théodore).
20. IBINGIRA Fred (Colonel):
Depuis
1994, il s'est rendu célèbre dans les massacres de populations civiles.
A la tête du 157ème bataillon, il a fait massacrer des populations
depuis le nord-est de Byumba (en commune Muvumba) jusqu'à Cyangugu
(sud-ouest) en passant par les préfectures de Kibungo, Kigali-Rural,
Gitarama, Butare... Des centaines de milliers de personnes sont tombées
sous les balles des soldats de son bataillon. Le 17/10/1994, il est
impliqué dans l'assassinat du Père canadien Claude Simard. Ibingira
était alors Commandant du secteur militaire Butare-Gikongoro.
En
avril 1995, il dirige les massacres de Kibeho qui ont fait ± 10.000
morts selon certaines sources. Pour ce dernier crime, il fut jugé le
19/12/1996. Le jugement fut prononcé le 19/12/1996. Ce procès fut
qualifié de simulacre par les organisations de défense des droits de
l'Homme Human Right Watch/Africa et la Fédération Internationale des
Ligues des Droits de l'Homme dans leur déclaration du 30/12/96. Après
les massacres de Kibeho, il " a été relevé, et prétendument mis aux
arrêts de rigueur. Le 04 juillet 1995, il a participé à la réception
donnée par la présidence rwandaise pour commémorer le premier
anniversaire de la 'libération' de Kigali. Présents en nombre, aucun
diplomate, défenseur des droits de l’Homme ou responsable d'une
organisation humanitaire n'a protesté. " (Libération du 27/02/1996).
Vers
la fin de l'année 1996, il est parmi les officiers de l'APR ayant
coordonné le bombardement des camps des réfugiés hutu au Zaïre avec le
Major Gumisiliza et le Major Karera. Selon le communiqué spécial des FRD
du 16/07/1997, le plan spécial d'extermination systématique des
réfugiés rwandais et des autochtones hutu congolais mis au point par
Kagame a été exécuté par "ses proches collaborateurs dont certains font
partie de ses escadrons de la mort appelés par le régime 'action group'
". Il s'agit notamment de:
¨ Colonel James KABARERA, commandant en chef des opérations militaires de l'ex-Zaïre ;
¨ Colonel IBINGIRA, qui commandait le front Nord-Kivu de l'ex-Zaïre ;
¨ Colonel MUROKORE: Il commandait le front sud Kivu dans l'ex-Zaïre.
¨
Colonel NZARAMBA: Commandant de la Brigade 211, qui opérait normalement
dans les préfectures de Gisenyi et de Ruhengeri. Il a soutenu les
soldats de l'APR ressortissants de Masisi et de Rutshuru dans l'attaque
des camps de réfugiés hutu (FRD, Communiqué spécial du 28/10/96).
En
1997, au mois de juin, IBINGIRA est à la tête de la Brigade 402 qui
couvre le secteur militaire de la ville de Kigali-ville et Kigali rural.
Depuis qu'il est en charge de la sécurité de ces deux préfectures,
l'insécurité a doublé dans la capitale Kigali. Il a utilisé le
stratagème des infiltrés pour ensuite opérer des rafles qui visent des
Hutu et ensuite les faire disparaître (voir CLIIR, Communiqué n° 7/96 et
21/97).
Il est impliqué dans l'assassinat de 47 ex-membres des
FAR. Voici comment les FRD le rapportent dans leur Communiqué Spécial du
29/03/1997: " ... 47 ex-membres des FAR récemment rentrés du Zaïre et
résidant en commune Rubungo sous la haute surveillance de la 402ème
Brigade/APR commandée par le célèbre Col. Ibingira (" le massacreur " de
Kibeho en avril 1995) sont portés disparus. La Radio Nationale a
confirmé cette disparition mystérieuse dans son bulletin du 26 mars
1997, une manière d'admettre leur exécution sans aucune forme de procès
".
21. HAVUGIMANA Emmanuel (Sergent):
Militaire
de l'APR originaire de Nyanza-Butare, il a assassiné à Kigali, l’homme
d'affaires hutu Mathias Hakizimana originaire de Butare. Il a été aidé
dans cette cruelle besogne par un groupe comprenant les sergents
Innocent Camarade et Pio Ngamije, les Caporaux Uwamungu Jacques et
Rutsindura Epimaque, le civil Nsaguye. Tout le groupe a été présenté
devant la justice. (Le Journal Le Partisan, n°28 de juin II 1995).
22. CAMARADE Innocent (Sergent):
Militaire de l'APR né à Bujumbura au Burundi. Co-auteur dans l'assassinat de Mathias Hakizimana. (Voir Havugimana Emmanuel).
23. NGAMIJE Pie (Sergent):
Militaire de l'APR né à Kanombe, Kigali, il est coauteur dans l'assassinat de Mathias HAKIZIMANA. (Voir Havugimana Emmanuel).
24. UWAMUNGU Jacques (Caporal):
Militaire
de l'APR, originaire de Mubuga, Préfecture de Gikongoro. C'est lui qui a
ligoté Mathias Hakizimana avant de l'assassiner. (Voir Havugimana
Emmanuel).
25. RUTSINDURA Epimaque:
Caporal de l'APR, il est coauteur dans l'assassinat de Mathias Hakizimana. (Voir Havugimana Emmanuel).
26. NSAGUYE Wellars:
Originaire de Butare, il est coauteur dans l'assassinat de Mathias Hakizimana. (Voir Havugimana Emmanuel).
27. RURANGIRWA Jean-Damascène:
Entrepreneur
habitant à Kicukiro, Kigali-Ville. Il a juré qu'aucun hutu ne peut
habiter près de lui, surtout s'il habite une maison en ciment (" Nta
muhutu ufite inzu y'isima uzantura iruhande "). Pour cela, il a fait
emprisonner ou a fait éliminer tous les Hutu des environs de chez lui.
(Le Journal Le Partisan n° 28, juin II, 1995).
28. COSMA (Lieutenant):
Il
est impliqué dans des attentats contre certaines personnes dont
notamment l'agression du journaliste MUTSINZI Edouard le 29/01/1995.
Mutsinzi Edouard a été attaqué par un commando de cinq tueurs devant son
domicile à Nyamirambo. Il a été laissé pour mort. Des coups reçus,
notamment à la tête, l'ont rendu complètement infirme." Ses deux voisins
directs (Lieutenants Cosma et Murenzi présents près du lieu du crime)
ne sont pas intervenus avec leurs soldats de garde, malgré les coups de
feu tirés ". (CLIIR, Communiqué n°03/96 du 12/07/1996).
29. MURENZI (Lieutenant):
Sa
non-assistance, comme celle de ses gardes, au journaliste Mutsinzi
Edouard le rend suspect dans cette agression (Voir cas du lieutenant
COSMA).
30. NGABOYISONGA Kizito:
Militaire de
l'APR. Le 24/06/1996, il a tenté d'assassiner le Père SIMOENS,
responsable de l'orphelinat de Cyotamakara en Commune Ntyazo, Butare,
après la messe du soir. Ne pouvant atteindre Simoens, Ngaboyisonga,
ancien de l'orphelinat de Nyanza que dirigeait en ce temps le Père, a
néanmoins tiré sur deux sacristains Jean Baptiste (qui est allé alerter
le père Simoens) et Tite qu'il a trouvé dans la chapelle. Ce criminel a
tenté lui aussi de se suicider. (CLIIR, Note pour information à tous nos
partenaires, 22/03/1997).
31. RUGAMBWA (Major):
Le
02/03/1997, il y a eu une attaque sur la route Ruhengeri-Gisenyi. Deux
véhicules ont été endommagés et 4 personnes sont mortes dont Iyamuremye
Edouard. Du 03 au 5 mars 1997, il y a eu une opération meurtrière de
ratissage et de fouille pour rechercher des infiltrés. Elle a fait plus
de 500 victimes dans 7 secteurs avoisinants la ville de Ruhengeri à
savoir: Musanze, Kabaya, Gahondogo et Gashangiro de la commune Kigombe;
Kabere et Kitabura de la commune Nyakinama et Kimonyi de la commune
Mukingo. Seuls 150 cadavres ont pu être décomptés officiellement à cette
occasion ; d'autres ont été chargés dans des camions vers une
destination inconnue. Une source américaine de l'Organisation de défense
des droits de la personne, Human Rights Watch, affirme avoir reçu des
témoignages fiables portant sur plus de 130 victimes, dont 6 d'une même
famille parente du Colonel Kanyarengwe (alors Président du FPR).
Quelques jours avant le début de cette intense répression, Dominique
Bakunzibake, bourgmestre des années 60, avait été assassiné par des
éléments armés inconnus. Lors des cérémonies de sa levée de deuil,
l'armée a procédé à un massacre en tirant sur la foule rassemblée en
cette circonstance. (FRD, Communiqué n° 029/97 du 08 avril 1997). Pour
avoir fait usage de la force contre des populations civiles inoffensives
en prétextant des infiltrés, le Major Rugambwa aurait été arrêté, mais
c'était un simulacre pour calmer la population de la région.
"
D'après l'expertise médicale faite par le Dr Karemera, directeur de
l'Hôpital de Ruhengeri, certaines personnes ont été tuées avec des armes
à feu, d'autres avec des armes blanches ". (CLIIR, Note
d'information..., 22/03/1997).
32. KABERA Assiel:
Préfet
de Kibuye. Il a fait emprisonner des gens et en a fait tuer d'autres
tout simplement parce qu'ils étaient hutu. Son cas a été soulevé lors de
la rencontre de la Communauté Rwandaise résidant à Berlin avec une
délégation de parlementaires venue de Kigali. Ces parlementaires
comprenaient entre autres: Madame Patricie Hajabakiga, Mme Agnès
Mukabaranga, Ngarambe et Isaïe Mpayimana. La rencontre a eu lieu sur
invitation de l'Ambassade du Rwanda à Bonn le 22/06/1997. Dans son
rapport 1997, Amnesty International révèle l'ingérence des autorités
locales dans le fonctionnement de la justice. Entre autres exemples: "
Fidèle MAKOMBE, procureur de Kibuye a été passé à tabac en mai par des
soldats de l'APR: Il avait protesté contre l'ingérence des autorités
locales dans le fonctionnement de la justice et refusé, en l'absence de
preuves suffisantes, d'ordonner certaines arrestations et mises en
détention ". (Amnesty International, Rapport 1997, p.304). Durant le
premier trimestre de 1997, il y a eu une attaque de l'école secondaire
privée de Nyange par des malfaiteurs. 6 Elèves ont été tués avec un
gardien de nuit et il y a eu plusieurs blessés. Cet assassinat n'est pas
le premier dans cette préfecture de Kibuye et le CLIIR a rappelé à
cette occasion " que cette préfecture est gouvernée par le Préfet Kabera
Assiel, un des membres des 'ESCADRONS DE LA MORT' issus des milieux
extrémistes du FPR ".
33. GATERA (sous-lieutenant):
Officier
de l'APR, Commandant de la Brigade Judiciaire de Remera, Kigali-Ville.
Il a couvert les escadrons de la mort qui ont assassiné des centaines de
personnes dans le secteur Remera, commune Kacyiru, surtout au lieu dit "
Kimicanga ", notamment à partir de septembre 1994. Ce groupe de tueurs
étaient entre autres composé des militaires de l'APR : Mushimire Eric,
Rurangangabo Anselme, Ruzigama Emmanuel, Karuranga, Muhizi, Mbonyinshuti
Sylvestre, Gataza Habib et des civils miliciens de l'APR: Ntare
Nicolas, Kayihura Jean Pierre, et Sinderibuye P. Célestin. Ce groupe est
en outre protégé directement par le Colonel Kayumba Nyamwasa, Chef
d'Etat-major de la Gendarmerie Nationale. (CLIIR, Un modèle typique d'"
Escadron de la mort " soutenu par la Gendarmerie Nationale, 22/03/1997).
34. MUSHIMIRE Eric (Soldat de l'APR) :
Membre
de l'Escadron de la mort du secteur Remera, Kigali-Ville. Le
21/01/1997, il a arrêté arbitrairement le nommé Gatete Fidèle, fils de
Mwongereza Damascène qui a disparu depuis lors. Entre le 1er septembre
et le 31/12/1994, il a, avec son groupe de tueurs, assassiné
Nyirandimbati Généreuse avec ses deux fils, sa belle fille et ses petits
enfants, soit 7 victimes d'une même famille! Il était entre autre en
compagnie du militaire Rurangangabo Anselme et ont été aidés également
par les " locataires " de chez Hategekimana Gallican. Le 31/12/1994, le
groupe de Mushimire a massacré 9 personnes dont Nibarere, épouse de
Munyakazi (fils de Habiyambere) avec ses 4 enfants et sa belle-mère. A
la même date, ils ont tué Madame Nyirakimonyo Vénantie, ses filles,
ainsi que 3 autres personnes. (CLIIR, Un modèle typique..., 22/03/1997).
35. RURANGANGABO Anselme:
Membre
de l'Escadron de la mort du secteur Remera. Complice du soldat
Mushimire Eric dans l'assassinat de centaines de personnes de Kimironko
dans le secteur Remera (Voir MUSHIMIRE Eric).
36. OKWIRE (Capitaine):
Les
militaires Mushimire Eric et Rurangangabo Anselme sont sous son
commandement. Il couvre tous leurs assassinats (Voir MUSHIMIRE Eric).
37. KALISA (Afandi, Lieutenant ou sous-lieutenant):
Ancien
Commandant de la Brigade de Remera, Kigali-Ville, il a couvert tous les
assassinats qui ont eu lieu à Kimironko, secteur Remera entre juillet
et septembre par des escadrons de la mort. Muté pour la Brigade de
Nyarugenge, dans Kigali-Ville, " il avait été chargé d'intercepter les
personnes " libérées par le Magistrat Gratien Ruhorahoza, qui a été
lui-même enlevé par les militaires de l'APR et porté disparu (CLIIR, Un
modèle typique d'escadron de la mort, 22/3/97).
38. DIEUDONNE:
Ex-soldat
de l'APR reconverti dans l'enseignement, il a tiré, en date du 02/02/97
sur le Père canadien Guy PINARD, Curé de la Paroisse Kampanga à 16 km
de Ruhengeri, alors que celui-ci célébrait la messe. Le Père est mort
sur-le-champ. Cet assassinat a eu lieu au moment de la communion quand
le Père était en train de distribuer l'Eucharistie. Quand les chrétiens
ont tenté de l'appréhender, le meurtrier a tiré en l'air pour les
dissuader et a réussi à s'enfuir. Le fait qu'il ait gardé son arme,
alors qu'il n'était plus un militaire actif, pousse beaucoup
d'observateurs à croire à un attentat commandité. Le Père Guy PINARD
aurait été tué parce qu'il était un témoin gênant des massacres commis
par l'APR dans cette région de Ruhengeri. (CLIIR, Note d'information à
tous nos partenaires, 05/02/1997).
39. ZIGIRA (Major):
Il
est gendarme (G5 chargé de la politique). Il est impliqué dans
l'assassinat du Père canadien Claude Simard, le 17/10/1994, dans sa
paroisse de Ruyenzi dans la préfecture de Butare, au sud du pays. Le
Capitaine Zigira était alors Préfet de Butare et le Colonel Ibingira
était alors commandant du secteur militaire Butare-Gikongoro. Les deux
officiers sont soupçonnés d'être de mèche avec ces assassins. D'après
des enquêtes menées par le Capitaine Tim ISBERG d'Edmonton (Canada), ce
sont des soldats de l'APR qui ont tué le Père Claude Simard à coups de
marteau qu'ils ont abandonné sur place. C'était vers le soir du
17/10/1994. Ils étaient venus à bord d'une camionnette Toyota bleue. Le
Capitaine Zigira est également responsable de massacres massifs de
civils hutu déplacés de guerre qui avait été encerclés lors de la prise
de Butare au début du mois de juillet 1994 (CLIIR, Note d'information à
tous nos partenaires, 05/0201997. Même cas que le Major Sekamana).
40. DANY (Capitaine):
Officier
de l'APR, commandant des opérations militaires en juillet 1994, il est ,
avec le Major ZIGIRA, responsable des massacres massifs de civils hutu
encerclés lors de la prise de Butare au mois de juillet 1994. (CLIIR,
Note d'information, 02/02/1997).
41. BAGABO (Lieutenant):
Il
a arrêté et mis en prison illégalement l'ex-conseiller à la Cour
d'Appel de Nyabisindu, NKUNDIMFURA Anaclet. Celui-ci a été libéré sur
injonction du Conseil des ministres le 24/07/1995. Le 21/04/1996, le
bourgmestre de Nyabisindu MBANDA Steven a reproché aux autorités d'avoir
libéré Nkundimfura dans un discours d'un extrémisme notoire. (CLIIR,
Dernières nouvelles du Rwanda..., 13/04/1996).
42. MBANDA Steven:
Bourgmestre
tutsi de la Commune Nyabisindu, il sème la haine entre les ethnies, en
invitant les Tutsi à se venger sur des Hutu. Son discours du 21/04/1996
va dans ce sens . " Ce discours extrémiste et incitateur caractérise la
plupart des bourgmestres tutsi mis en place par le nouveau régime. "
(CLIIR, Dernières nouvelles du Rwanda et limogeage de deux préfets de
Cyangugu Rutihunza Théobald et de Gisenyi Zilimwabagabo Charles,
13/06/96).
43. MUHIGIRWA Jean Bosco (Lieutenant):
"
Jeune tutsi rapatrié du Burundi, était réputé être un grand
tortionnaire de villageois (qui se faisaient rafler souvent la nuit par
l'APR) " (CLIIR, Dernières nouvelles du Rwanda et limogeage de deux
préfets de Cyangugu Rutihunza Théobald et de Gisenyi Zilimwabagabo
Charles, 13/06/96). Responsable militaire de la zone de Kivumu (Rambura
et Nyange), dans la préfecture de Kibuye, il est responsable de la mort
de 22 détenus dans les cachots communaux de Kivumu. Le Collectif des
Ligues et Associations de Défense des Droits de l'Homme (CLADHO) lors de
sa mission du 27 au 29 novembre 1994, avait pu constater qu'il y avait 2
cachots: celui qu'il a visité se trouve dans les locaux de la commune
Kivumu, et l'autre, celui de l'APR se trouve un peu plus loin dans une
maison privée gardée par des militaires de l'APR et que les membres du
CLADHO n'ont pas pu visiter (CLIIR, Dernières nouvelles ...,
13/06/1996).
44. KAZINTWALI KADAFI (Lieutenant-Colonel):
Commandant
du secteur militaire de Butare, il a arrêté et emprisonné, le
02/05/1996, le Substitut du Procureur Célestin Kayibanda qui était en
fonction depuis décembre 1994. Cette arrestation cadre avec le plan du
FPR de l'épuration de magistrature rwandaise. (CLIIR, Epuration ethnique
de la magistrature rwandaise, avril 1997). Le Procureur Général près la
Cour d'Appel de Nyabisindu, Kabanda, adepte de ce plan, a tenté
plusieurs fois de faire endosser en vain à Kayibanda le crime de
génocide par de faux témoignages fabriqués par l'intermédiaire des "
syndicats des délateurs ". En date du 09/01/1998, Kazintwali fut nommé
Commandant-Adjoint de la Brigade de Gitarama-Kibuye. A cette occasion le
CLIIR a fait le commentaire suivant: " Le Général Paul Kagame continue
de jongler sur les mutations des principaux commandants militaires de
l'APR impliqués dans le génocide, les crimes de guerre et dans les
massacres de civils non armés après la victoire du FPR ". (CLIIR,
Communiqué du 27/01/1998).
45. RUKWAKWA Joseph (Capitaine):
Officier
de l'APR, il a tabassé le Procureur Fidèle Makombe et l'IPJ Binombe du
Parquet de la République de Kibuye, sous l'instigation du Préfet Kibuye
Kabera Assiel qui voulait que le Parquet arrête des citoyens innocents.
(CLIIR, Epuration ethnique de la magistrature rwandaise, avril 1997).
46. KABANDA Charles:
Procureur
Général près la Cour d'Appel de Nyanza, il collabore avec " les
syndicats de délateurs ", système qui lui permet de jeter des milliers
de Hutu en prison où ils meurent lentement. (CLIIR, Syndicat de
délateurs..., mai 1997).
47. MUGEMANGANGO Paul:
Procureur
de la République à Gitarama; il collabore avec les syndicats de
délateurs, système qui lui permet de jeter des milliers des hutu en
prison où ils meurent lentement. (CLIIR, Syndicat des délateurs ..., mai
1997).
48. RUKANGIRA Emmanuel:
Procureur de la
République à Kigali, il collabore avec des syndicats de délateurs. Ce
système lui permet de jeter des milliers de hutu en prison où ils
meurent lentement. (CLIIR, Syndicat de délateurs ..., mai 1997).
49. BINGINKOMO Augustin:
Membre
d'un grand syndicat de délateurs originaires du secteur Mukingo,
commune Kigoma, Préfecture Gitarama. Ce syndicat comprend en outre:
Rukimirana Uzziel, Rudasingwa Alexis, Nyirasoni Costasie, Ntakirutimana,
Mukagare Aloysie, Mukantabana Marthe, Nshiyemubanzi François,
Habyalimana Alexis, Habarurema Annonciata, Mbabariye Evariste, Mukamwezi
Marie-Anne, Uzalibara Martin, Nkundimana Laurent, Nsabimana Vincent,
Ubumwe Béatrice. Les victimes de ce syndicat entre juin 1994 et avril
1995 s'élèvent à 521 tués dans le secteur Mukingo, 220 dans le secteur
Ngwa, 198 tués dans le secteur Kigoma, 127 tués dans le secteur Gasoro,
116 tués dans le secteur Kiruli et 110 tués dans le secteur Remera.
(CLIIR, Syndicat de délateurs..., mai 1997), soit au total 1233
victimes.
50. KANYESHYAMBA:
Membre d'escadron de
la commune Mukingi-Gitarama. Il opère en compagnie de Fidèle Mupagasi et
Sylvestre Nyirabukara. Entre juillet et décembre 1994, leurs victimes
s'élevaient à 831 réparti comme suit : cellule Nyakabuye : 205 tués,
Mahembe: 124 tués; cellule Gitanga: 88 tués; Gasharu: 243; Gakomeye: 122
tués; Nyarusange: 49 tués. Ces massacres de Gitarama ont été dénoncés
par l'Association Human Right Watch/Africa dans son rapport intitulé: "
La Suite du génocide au Rwanda, septembre 1994 ". Ce rapport parle entre
autre des centaines des civils hutu invités dans une réunion par les
soldats de l'APR le 19/06//1994 dans la cellule Nyagakombe, secteur
Rugogwe, Commune Mukingo, puis fusillés. Matata Joseph a pu identifier
quelques victimes du massacre de cette réunion du 19/06//1994 à Rugogwe:
Bizimana Michel, Niyongize Mathilde, Gahima: agent de l'hôpital de
Byimana, Sekimonyo Michel... En tout, 27 victimes ont été identifiées.
(CLIIR, Extrait du rapport de Matata Joseph sur la responsabilité du FPR
dans le génocide, juin 1997).
51. MUHIRE Egide (Militaire de l'APR) :
Il
est impliqué dans l'assassinat du Préfet P. Claver Rwangabo, de son
fils Rwangabo Christophe et de son chauffeur dans la nuit du 04/03/1995.
Garde du corps du Préfet, il a survécu miraculeusement à l'attentat
alors que la voiture avait été criblée de balles (MATATA Joseph, Rapport
sur l'assassinat du préfet de Butare, Kigali 15/03/1995).
52. KABERA Cyprien:
Militaire
du bataillon Cyangugu. Il est impliqué dans l'enlèvement et
l'emprisonnement de personnes dont notamment les membres de la famille
de feu Rutabagisha Amiel (Intego n° 11 du 31/05/1996).
53. RUTAREMARA Jill (Capitaine):
Militaire de l'APR. Un des champions de la politique d'ethnilandisation du Mutara (Ere de la Liberté, n° 34).
54. KAJEGUHAKWA Valens:
Propriétaire
de l'Entreprise Rwandaise des Pétroles qui eut longtemps le monopole de
la fourniture des produits pétroliers aux services publics et à
l'armée, Kajeguhakwa tissa des relations de corruption qui lui permirent
de détourner des sommes colossales en devises. Redevable de plusieurs
centaines de millions au fisc et aux banques rwandaises, la justice
procéda à la saisie de ses biens et entama de les vendre aux enchères.
Kajeguhakwa a alors rejoint le FPR en août 1990 pour revenir avec lui
attaquer le Rwanda. Il quitta le Rwanda en gardant un ressentiment très
fort contre le juge Hategekimana Jean, président du Tribunal de première
instance de Kigali qui avait prononcé le jugement de liquidation de ses
biens et contre les curateurs, dont Rwananiye Daniel qui dirigeait
ceux-ci.
Quand le FPR reprit la guerre en avril 1994,
Kajeguhakwa aurait envoyé ses escadrons de la mort pour tuer ces deux
hauts cadres. Rwananiye fut égorgé chez lui à Kicukiro avec sa femme et
ses 4 enfants. C'était le 09 avril 1994. Dans la même nuit, le juge
Hategekimana et toute sa famille furent également assassinés.
55. SAM KAKA alias KANYEMERA (Colonel):
Chef
d'Etat-major de l'Armée Patriotique Rwandaise (APR) de juillet 1994 à
janvier 1998, Kanyemera participa à tous les assassinats qui ont eu lieu
dans les préfectures de Byumba et de Ruhengeri sur les populations
civiles. Le cas le plus connu est celui de la commune Cyungo dans la
préfecture de Byumba. Le 06 avril 1994, le Colonel Kanyemera, qui était
avec ses hommes dans la "zone démilitarisée " dans la Commune
Cyungo-Byumba, mis au point un appât qui a bien fonctionné : la
population de cette commune en proie à la famine parce que la guerre
l’avait empêché de cultiver, avait grandement besoin d'une aide en
nourriture. Les hommes de KAKA invitèrent tous les cadres de la commune à
une réunion à Kimiryi. L'ordre du jour était de mettre sur pied le
programme de distribution de la nourriture. Plus d'une vingtaine de
personnes répondirent à l'appel. Elles furent tuées dans la salle dans
laquelle elles s'étaient rassemblées. Le lendemain, avant que la
nouvelle ne se répande, l'on invita tout jeune qui savait lire et écrire
à une réunion ayant le même objet et l'on ajouta que les jeunes
distributeurs seraient payés à l'heure. Comme c'était les vacances, tous
les jeunes de la commune et même des communes environnantes se
précipitèrent en masse. Ils furent tous tués sur ordre de SAM KAKA. Le
jour suivant, les hommes de KAKA sillonnèrent la commune. Ils tuèrent
toutes les familles qui avaient des enfants dans l'administration à
Kigali et ailleurs. La même opération fut réalisée également dans les
communes avoisinantes de Nyamugali et de Tumba. Il a été aidé dans cette
sinistre tache par un certain MUKWIYE de Kinihira, Commune Cyungo et
actuellement responsable des services de sécurité à Byumba. Le Colonel
KAKA est coordinateur de la constitution des escadrons de la mort, avec
pour mission d'assassinat des leaders rwandais en exil. Leur formation a
été réalisée au camp militaire de Kigali en janvier et février 1996. Le
recrutement des jeunes se fait par le Major KAZURA. La majorité
proviennent de l'Université Nationale du Rwanda à Butare.
56. KAZURA (Major):
Responsable
du recrutement et de la formation des escadrons de la mort à envoyer à
l'extérieur pour éliminer les leaders hutu en exil (Voir SAM KAKA).
57. NZIZA Jackson alias NKURUNZIZA Jacques (Major):
Originaire
de Bufumbira (Uganda), il était adjoint du Général-Major Paul KAGAME
dans les services de sécurité de la NRA, armée ugandaise. Il est surtout
connu pour avoir fait assassiner 3 évêques à Kabgayi, dix prêtres,
plusieurs religieux et religieuses ainsi que de nombreux laïcs en juin
1994. En juillet, quand le FPR a pris le pouvoir, Jackson NZIZA est
nommé Ambassadeur à Nairobi au Kenya. Il ne tarde pas à activer les
réseaux de renseignement qu'il avait tissés lorsqu'il était officier de
renseignements de la NRA. La sûreté kenyane ne tarde pas à tendre ses
filets et il est pris en flagrant délit. Il est alors expulsé. En 1996,
lors des attaques des camps de réfugiés au Zaïre, NZIZA est cité comme
assassin du Général KISASE Ngandu, Commandant des forces de l'AFDL. Il
était aussi chargé de la sécurité dans la capitale, Kinshasa, selon un
communiqué spécial des FRD du 11/07/97.
" An officer reported to
be Major Nkurunziza (also referred to as colonel or Commander " Jackson
") was seen by numerous sources in Maniema, south Kivu and Haut-Congo
near sites where refugees were concentrated and/or massacres took place.
Jackson, according to Congolese and aid workers also known as " the
Exterminator ", speaks Kiswahili of Ugandan as well as fluent English
and Kinyarwanda.(42) In early April, Jackson was a commander in the
Shabunda area where he told aid workers that his mission was to
eliminate ex-FAR and Interahamwe. During this period, humanitarian
sources saw mass-graves and decomposing bodies of what they state were
civilian refugees in the Shabunda and neighbouring areas. Corroborating
sources state that Jackson was at barriers south of Kisangani during mid
to late April 1997 when massacres allegedly were taking place at
refugee camps in the area. He was in Kisangani until mid-may and later
in south-Kivu and Maniema as late as July 1997 during a period in which
UNHCR was organising voluntary repatriation.(43) He was seen again in
Kisangani as recently as early September 1997.(44) (HUMAN RIGHTS WATCH :
Democratic Republic of the Congo, What Kabila is hiding. Civilian
killings and impunity in Congo ; oct. 1997, vol. 9, n°5).
58. GASHAYIJA (Officier 'Afandi' de l'APR).
Il
est responsable de la disparition de RUTAYISIRE Georges, qu'il a fait
arrêter dans la commune Nyarugenge, dans la Ville de Kigali le 18/07/94.
RUTAYISIRE Georges est originaire de la commune Cyimbogo, Préfecture de
Cyangugu. (CLIIR, Rapport sur la situation des droits de l'Homme au
Rwanda, 31 mars 1995).
59. ADAMO (Lieutenant) :
Il
a arrêté à son domicile KALIMUNDA Gérard, commerçant bien connu dans la
ville de Kigali et originaire de Gisenyi. KALIMUNDA Gérard est porté
disparu depuis lors. (CLIIR, Rapport sur la situation des droits de
l’Homme au Rwanda, 31 mars 1995).
60. MUTERAHEJURU Gilbert (Militaire de l'APR):
Il est coauteur de l'arrestation et de la disparition de RUTAYISIRE Georges. (Voir GASHAYIJA).
61. KALISA Martin :
Bourgmestre
de la commune Musambira depuis la prise du pouvoir par le FPR. Il a
fait arrêter l'ancien bourgmestre de Musambira, Nyandwi Justin, en
l'accusant d'avoir soutenu des massacres dans sa commune.
Il faut
rappeler que Nyandwi avait dû fuir de chez lui le 20/04/1994 quand il a
été attaqué par les Interahamwe et avait été destitué de sa fonction de
bourgmestre le 18/06/94. Il n'a pu rentrer chez lui que le 20/08/1994.
Arrêté le 09/01/1995 et transféré à la prison de Gitarama, il a disparu
depuis (CLIIR, Communiqué du 31 mars 1995).
62. BOSCO (sous-lieutenant de l'APR):
Il
a arrêté et fait emprisonner le sous-préfet KOLONI de Ruhango qui avait
été réintégré dans ses fonctions en août 1994. Le sous-préfet Koloni a
été assassiné avec toute sa famille, le 27/07/1995. De fortes
présomptions pèsent sur la complicité du sous-lieutenant Bosco dans cet
assassinat (MATATA Joseph, Arrestations et détentions arbitraires,
Kigali 31 mars 1995).
63. BAGABO (Lieutenant):
Commandant
de l'APR dans la sous-préfecture de Ruhango, il a fait arrêter le juge
NKUNDIMFURA, qui était Conseiller près la Cour d'Appel de NYABISINDU,
depuis son arrestation le 19/12/1994 celui-ci est porté disparu. (MATATA
Joseph, Arrestations et détentions arbitraires, Kigali 31 mars 1995).
64. KIZURI et JOSELINE:
Ces
deux ABAKADA (Cadre) du FPR du quartier de Gakinjiro (Ville de Kigali)
ont arrêté le nommé Kolimba le 04/02/1995. Ils l'ont emmené au quartier
de Kiyovu-Rugenge et l'ont enfermé dans un sanitaire (WC). Ils sont
revenus chez lui à Gakinjiro, ont torturé sa femme et ses enfants et ont
pillé la maison. Kolimba est depuis lors porté disparu. (MATATA Joseph,
Arrestations et détentions arbitraires, Kigali 31 mars 1995).
65. TWAGIRA:
Cadre
du FPR rapatrié d'Uganda, il a arrêté le commerçant Gaspard Harerimana
et est revenu nuitamment avec des militaires pour piller le stock de ce
commerçant qui depuis lors est porté disparu. Ce Twagira fut par la
suite muté vers Gisenyi. L’arrestation de Harerimana a eu lieu au mois
d'août 1994. (MATATA Joseph, Arrestations et détentions arbitraires,
Kigali 31 mars 1995).
66. RWAKAGEYO:
Cadre du FPR
rapatrié d'Uganda, il a arrêté plusieurs personnes dans le secteur
Rusororo, Commune Rubungo, et les a passées à tabac avant de les emmener
dans le cachot de la sous-brigade de Kabuga. Depuis lors, certaines
d'entre elles ont disparu dont Célestin Kabanda et Jean de Dieu
Rwamakuba tous deux originaires de la cellule Ruyonza, secteur Rusororo,
Commune Rubungo. Leur arrestation avait eu lieu le 13/02/1994 (MATATA
Joseph, Exactions et avidité des cadres du FPR, Kigali 31 mars 1995).
67. KABANDA Ildephonse:
Cadre
du FPR originaire de Butamwa, Préfecture de Kigali, il a été désigné
pour diriger la commune Taba dans la Préfecture de Gitarama. Durant le
peu de temps qu'il a passé à la tête de cette commune, il a fait
exécuter plus de 100 personnes avant d'être éloigné par le Préfet de
Gitarama. (MATATA Joseph, Exactions et avidité des cadres du FPR, Kigali
31 mars 1995).
68. KARENZI Gilbert:
Cadre du FPR
dans la commune Tambwe, préfecture Gitarama, il a fait enlever l'homme
d'affaires Rudasingwa Gérard pour s'approprier ses biens. Rudasingwa est
porté disparu depuis le jour de son arrestation, soit le 04/08/1994. Le
même sort fut réservé à Munyeshuri de la même commune pour que l’on
s'approprie sa maison. (MATATA Joseph, Exactions et avidité des cadres
du FPR, Kigali 31 mars 1995).
69. MUGABO Innocent:
Il
est complice dans la disparition de Rudasingwa et Munyeshuri. (MATATA
Joseph, Exactions et avidité des cadres du FPR, Kigali 31 mars 1995.
Voir Karenzi Gilbert).
70. BAYIHORERE Idrissa et HARUNA:
Ces
deux cadres sont impliqués dans la disparition de nombreuses personnes
du secteur Nyamirambo dans la ville de Kigali. Cela en 1994 et 1995.
(MATATA Joseph, Rapports et témoignages attestant la persécution contre
les Hutu, Kigali 31 mars 1995).
71. MUKALIMBA Gloriose alias MAMA DIDI:
A
la tête d'une association de délateurs, elle est à la base de
nombreuses disparitions de personnes qualifiées d'"ibipinga " (nom
péjoratif pour désigner les Hutu) dans le secteur de Gasyata de la ville
de Kigali, dans la seconde moitié de 1994. Les autres membres de cette
association sont : Félicité, Ntaganda, Pierre Nshongore et Damascène du
secteur Gasyata. (MATATA Joseph, Rapports et témoignages attestant la
persécution contre les Hutu, Kigali 31 mars 1995).
72. RUZIMA:
Secrétaire
communal de la commune Tambwe, il a fait éliminer plus d'une centaine
de personnes de cette commune en 1994 et 1995. (CLIIR, Les syndicats des
délateurs, mai 1997).
73. NICYABERA Béatrice:
A
la tête d'un syndicat des délateurs, cette dame a fait éliminer beaucoup
de personnes pour le simple fait qu'elles étaient Hutu, en 1994 et
1995. Cela a eu lieu dans le secteur Remera, cellule Nyamagana, Commune
Kigoma. Les autres membres de cette association sont: Sebugwiza,
Mpayimana et Epimaque Habiyambere, tous du même secteur. (CLIIR, Les
syndicats des délateurs, mai 1997).
74. KAYITARE:
Du
secteur Gakenke, Cellule Kiramuruzi, commune Murambi. Il a fait
éliminer beaucoup de personnes de cette commune en les dénonçant
injustement aux militaires qui les fusillaient sur-le-champ, cela dans
la seconde moitié de 1994 et en 1995. (CLIIR, Les syndicats des
délateurs, mai 1997).
75. NGOGA Charles (Colonel):
De
juillet 1994 à début 1996, le Colonel NGOGA était commandant du secteur
militaire Gitarama-Kibuye. Il y introduit "la formule d'infiltrés hutu "
qui lui permit de faire massacrer en toute légalité et "légitime
défense" des milliers de Hutu de ces 2 préfectures. " Le Colonel NGOGA
s'est rendu responsable de la mort de plus de 18.000 civils Hutu dans la
seule préfecture de Gitarama entre juillet 94 et juin 95" (CLIIR,
Communiqué n° 17/97 du 27/06/1997). Il est nommé par la suite Commandant
du secteur militaire de Ruhengeri-Gisenyi. Il y introduit la même
formule jusqu'en août 1996 où il a été remplacé par le Colonel Nzaramba.
Il a organisé, dans la nuit du 28 au 29 juin 1996, le massacre de 28
personnes dans le secteur Nyamugeyo, Commune Giciye dans la
sous-préfecture Kabaya (Préfecture de Gisenyi). Du 04/07/96 au 12/08/96,
l'APR a mené des "opérations de représailles " qui ont fait des
centaines de morts. Ces opérations ont été condamnées par Human Rights
Watch, FIDH et Amnesty International en date du 26/07/96. En août 1996,
le Colonel NGOGA est transféré au Commandement de la Brigade de l'Est.
En
tant que Commandant du secteur militaire Ruhengeri-Gisenyi, il organise
des ratissages qui ont coûté la vie à plusieurs milliers de personnes
de ces deux préfectures. Quelques exemples tirés des rapports du Centre
de Lutte contre l'Impunité et l'Injustice au Rwanda: " Le 06/08/1996,
les victimes des ratissages organisés par le Colonel NGOGA étaient de
plus de 675 personnes civiles sans armes, dont Kanyarwanda Juvénal qui
était percepteur des impôts, Mbuzamarero, préfet des études à l'école
secondaire de Kagogo, quatre victimes membres de la famille du député
Maniraguha Lucie et beaucoup d'étudiants en vacances. Cela s'est passé
en commune Nyamutera, dans la préfecture de Ruhengeri " (CLIIR,
Communiqué n° 4/96, 14/08/1996 ; FRD, Communiqué n° 16/96 du 07/10/96).
76. ZIMURINDA Jean-Bosco (Sous-Lieutenant):
Engagé
dans l'armée Patriotique Rwandaise en avril 1994, il a été nommé
sous-préfet de la sous-préfecture de Kiyumba en remplacement du
sous-préfet Koloni Placide assassiné le 27/07/1995. Membre des escadrons
de la mort, il est impliqué dans plusieurs crimes dont :
¨ Les massacres de civils hutu dans les régions du Bugesera et de Gitarama Sud en juin 1994.
¨
L'assassinat, dans la nuit du 27/07/1995, du sous-préfet Koloni
Placide, son épouse Immaculée Nyirambibi, ses deux filles Umutoniwase
Marie-Claire (15 ans) et Carine Uwamahoro (9 ans) et sa domestique
Séraphine Murekatete.
¨ L'assassinat du Bourgmestre de
Nyabikenke, Elie Dusabumuremyi, dans la soirée du 11/07/1996 par des
militaires à bord de deux véhicules de l'APR. Les occupants d'un des
deux véhicules venaient tout juste de s'entretenir avec le sous-préfet
Zimurinda.
¨ Assassinat en mai 1996 de Gasana François, responsable de la cellule Kabeza, secteur Ngoma, Nyabikenke.
¨
Assassinat de Rwubaka Benoît, tué en juin 1996, le jour de sa
nomination à l'issue d'une réunion dirigée par le Bourgmestre et le
sous-préfet Zimurinda.
¨ Il est l'un des auteurs des tracts qui
invitaient la population Tutsi de Nyabikenke à se regrouper sur de
petits centres, dans le cadre d'un plan d'élimination lente des Hutu
(CLIIR, Communiqué n°17/97)
77. MUGABO Francis:
Membre
des escadrons de la mort du DMI, il a été envoyé à Nairobi, au Kenya,
comme membre de l'Ambassade du Rwanda dans ce pays. Il avait une mission
d'assassiner Seth Sendashonga, ex-ministre du FPR et qui a démissionné
pour protester contre l'extermination des populations civiles par l'APR.
Mugabo tira sur lui le 26/02/1996 et le blessa à l'épaule. Son neveu
qui était dans la même voiture fut atteint de plusieurs balles dans
l'abdomen. Il en est mort fin avril 1997 à Nairobi. (CLIIR, Note sur le
sort des réfugiés rwandais au Kenya, 22/07/1997).
78. NKUBITO (Major):
Impliqué
dans l'assassinat de plusieurs personnes dans la préfecture de
Gitarama. Le 13/09/1996, ce major avait menacé les populations des
communes Rutobwe et Runda de represailles au cas où il y aurait des
infiltrés. Sitôt dit sitôt fait. Des infiltrés furent inventés de toutes
pièces. Ainsi, le 05/07/97 dans la nuit, 16 personnes furent
assassinées en commune Nyakabanda, Gitarama, par des militaires de
l'APR. Parmi les victimes, on peut citer: Musabyimana Thaddée, Directeur
de l'école secondaire privée "la Fraternité de Ndiza "; Nkundabatware
Jean Baptiste, coordinateur de l'ASBL "Compagnons Fontainiers Rwandais "
(COFORWA), tué lui aussi avec sa femme et ses cinq enfants; le
04/07/1997, trois autres personnes ont été tuées dans la commune
Mushubati, près de la ville de Gitarama (CLIIR, Communiqué n°17/97).
79. KWIKILIZA (Major):
Il
fait partie de l'équipe du Major Nkubito. Ils ont tous les deux proféré
des menaces à l'encontre des populations de Gitarama avant d'y
organiser des tueries. (CLIIR, Communiqué n°17/97).
80. GAKWERERE (Capitaine):
Fils
naturel du Colonel Ndungutse, bien connu dans l'armée ugandaise, la
NRA. Il a organisé des embuscades dans la commune de Rushashi et qui ont
coûté la vie en date du 07/07/1996 au Bourgmestre de la Commune de
Rushashi, au Procureur près le Parquet de Rushashi, sa femme et ses deux
enfants ainsi que le Directeur d'une école secondaire et leurs
compagnons, soit au total 18 personnes. (CLIIR, Communiqué n° 17/97).
81. KABERA (sous-lieutenant):
Dans
la soirée du 16 janvier 1997, il a tiré sur le Député Burakari Evariste
à Rutare dans la préfecture de Byumba. Burakari était membre du Parti
Libéral. Il aurait été abattu parce qu'il avait été témoin de massacres
de civils hutu par le FPR lorsqu'il était Bourgmestre intérimaire de la
commune Rutare pendant la période d'avril à août 1994. Kabera a été
condamné à 52 mois de prison ferme. (CLIIR, Communiqué n°15/97)
82. RUGIRA (Lieutenant):
Il
accompagnait le Sous-Lieutenant Kabera lors de son forfait. Il a été
condamné à un an avec sursis (CLIIR, Communiqué n°15/97).
83. BAGIRE (Colonel):
Sous
sa direction en tant que commandant du secteur militaire
Ruhengeri-Gisenyi, 110 paysans ont été massacrés dans la commune de
Kanama à l'aube du 12/09/1995 ainsi que le Bourgmestre de Kanama, Setako
Célestin et le conseiller du secteur Kayove Abraham Rukebesha. C'était
en représailles de la mort du Lieutenant Ruraza tué dans une embuscade
dans la soirée du 11/09/1995. Suite à cette extermination de populations
civiles sans armes, Bagire a été muté "à titre de sanction " et fut
nommé Conseiller du Général KAGAME. (CLIIR, Communiqué n°21/97 du
13/09/1997).
84. KABUYE Rose (Major):
Elle a été
Préfet intérimaire de la Préfecture de Kigali-rural de fin avril à
juillet 1994. Durant cette période, elle a ordonné, à partir de son
quartier général de Kabuga, des massacres de paysans hutu dans les
communes Bicumbi, Gikoro, Rubungo, Gikomero et Kanombe. Elle fut, après,
nommé Préfet de la préfecture de la ville de Kigali où elle a soutenu
et encouragé les escadrons de la mort et les milices Tutsi contre les
Hutu. Elle a tenté de réinstaurer le permis de résidence obligatoire
malgré une forte opposition de son ministre de l'Intérieur Seth
Sendashonga qui a démissionné en août 1995. Elle est impliquée dans les
violations les plus graves du droit de propriété par la gestion
anarchique des fonds recueillis des maisons confisquées par l'APR. Rose
Kabuye et Kayumba Nyamwasa sont impliqués dans l'assassinat du président
Juvénal Habyarimana (F. REYNTJENS, Rwanda. Trois jours qui ont fait
basculer l'histoire, Institut Africain CEDAF, Bruxelles, Ed.
L'Harmattan, Paris, 1995, p.44. Voir aussi Kayumba Nyamwasa).
85. SEKAMANA Jean-Damascène (Major Gendarme):
Officier
de renseignements (G2 Intelligence), il est impliqué dans la plupart
des exécutions sommaires, disparitions, tortures, séquestrations,
arrestations arbitraires et détentions illégales qui ont secoué les
préfectures de Kigali-ville et Kigali-Rural en 1997 (CLIIR, Communiqué
n°16/97).
86. GUMISILIZA (Major):
Il est impliqué
dans des assassinats de civils Hutu depuis 1994. Responsable du secteur
militaire de Cyangugu, il est parmi les officiers qui ont conduit les
bombardements des camps de réfugiés hutu dans l'ex-Zaïre en septembre
1996. (CLIIR, Communiqué n°7/96 du 08/11/1996 et Communiqué n°18/97 du
15/07/1997).
87. KARERA Denis (Major):
Impliqué
dans des massacres des Hutu dans la zone de Byumba entre avril et
juillet 94, avec le Major Birasa qui était sous ses ordres, ils ont
massacré, en date du 28/04/1994, 1500 paysans Hutu qui s'étaient
réfugiés dans les bâtiments du Diocèse de Byumba. Le Major Karera a été
promu Directeur de la Police Communale. En 1996, il dirigeait la zone
Sud de Cyangugu-Bugarama. Il a escorté 30 camions de marque TATA remplis
de soldats de l'APR qui ont été acheminés au Sud-Kivu depuis le
21/09/1996 par la province burundaise de Cibitoke. Il a conduit les
bombardements des camps de réfugiés hutu dans la région de Bukavu les 22
et 23/09/1996. Dans ces bombardements, les personnes suivantes, qui y
ont trouvé la mort, ont pu être identifiées:
¨ NTIRUSERURWA Marcel : Ancien Bourgmestre de Gishoma
¨ KAMANZI Meschac : Ancien Bourgmestre de Gishoma.
¨ BIMENYIMANA: Commerçant de Bugarama.
¨ MABWIRE: ex-comptable de Bugarama
¨ Le Pasteur MULINDABIGWI Philippe de l'Eglise de Pentecôte
¨ GATABAZI Vénuste: Ancien député du MRND
Plusieurs
milliers de victimes n'ont pas pu être identifiées, faute d'enquête.
(CLIIR, Communiqués n°7/96 du 8/11/1996 et n°18/97 du 15/07/97. CLIIR,
L'APR est-elle en guerre contre la population civile ?, mai 1997).
88. BIRASA John (Major):
Voir Major KARERA Denis.
89. MUHATSE Ignace :
Directeur
de la prison de Kigali en 1997, il s'est illustré dans la torture des
détenus. Il est impliqué aussi dans les massacres de Kibeho d'avril
1995. Il était le collaborateur immédiat du colonel Fred Ibingira. (Voir
Fred IBINGIRA).
90. GAHIMA Gérard:
Directeur de
Cabinet au Ministère de la Justice en 1997, il est impliqué dans des
tueries aveugles contre la population hutu depuis avril 1994 (CLIIR,
Communiqué n° CL08/97/mj du 18/03/1997).
91. NZARAMBA (Colonel):
Il
a succédé au Colonel Ngoga à la tête du secteur militaire
Ruhengeri-Gisenyi depuis le mois d'août 1996. Il a continué sur la même
lancée en prétextant la recherche des infiltrés pour éliminer des
populations civiles dans bon nombre de communes de Ruhengeri et de
Gisenyi. A la tête de la 21è Brigade, il a lancé des attaques dans des
camps de réfugiés Hutu au Zaïre depuis novembre 1996. Le communiqué du
CLIIR du 20/01/98 précise à son endroit : " Nommé commandant du secteur
militaire de Gisenyi, il a commandité les massacres de populations
civiles dans le Nord-Ouest depuis le retour forcé des réfugiés rwandais
jusqu’à présent. Il est co-responsable, avec le colonel Kayumba
Nyamwasa, du massacre de plus de 8.000 habitants de Kanama dans la
grotte de Nyakinama entre le 24 et 27 octobre 1997. Ces deux colonels
ont décidé, sur autorisation militaire du général Kagame, de bombarder
et gazer cette population ".
92. RUTEMBESA (Soldat):
Complice
dans la disparition du Docteur Lieutenant Mugemanshuro des ex-FAR.
Mugemanshuro était originaire de la commune Kigembe et travaillait au
centre de santé de Gikondo tenu par les Soeurs Pallotines, au moment de
son enlèvement. (CLIIR, Que sont devenus les militaires des ex-FAR
intégrés dans l'APR ou récemment rapatriés des camps de réfugiés, mai
1997).
93. RWANYINDO:
Ex-responsable du secteur
de la cellule Kagunga, il est complice de l'enlèvement et de la
disparition du Lieutenant Mugemanshuro Alfred en février 1997. (Voir
Rutembesa).
94. BIZIMANA (Soldat):
Avec quatre de
ses collègues non autrement identifiés, ils ont arrêté le Lieutenant
Nsengiyumva François de Mpanda, secteur Gitega, commune Mukingi,
Préfecture Gitarama. Il était de retour de la zone Turquoise (Kibuye).
Il a été arrêté le 12/08/1994 à 9 heures du matin par les quatre soldats
qui tenaient la barrière de Rambura entre les communes Mabanza et
Kivumu, dans la Préfecture de Kibuye. Depuis lors il est porté disparu.
Bizimana fut muté à Butare au lieu d'être puni. (CLIIR, Que sont devenus
les militaires des ex-FAR intégrés dans l'APR ou récemment rapatriés
des camps de réfugiés, mai 1997).
95. KARAKE Assoumani:
Militaire
de l'APR de la section criminologie, il a convoqué en date du
28/11/1995 Léodomir Ngirinshuti, ex-Adjudant des FAR. Celui-ci se
présenta le 29/11/1995 et disparut dès ce moment. Léodomir Ngirinshuti
habitait le secteur Rwampara, commune Nyarugenge, dans la préfecture de
la Ville de Kigali. Il avait quitté les FAR depuis 1980 pour cause de
maladie (diabète). (CLIIR, Que sont devenus les militaires des ex-FAR
intégrés dans l'APR ou récemment rapatriés des camps de réfugiés, mai
1997).
96. KAGABO Amini:
Chauffeur au PNUD, il
est impliqué dans l'assassinat de Madame Uwimana Vénéranda dans la
soirée du 06/11/1996 vers 19 heures. En effet, c'est ce Kagabo qui
conduisait Uwimana. Par un jeu de phares après avoir déposé Madame
Uwimana, un premier coup de feu a été tiré, comme si un signal venait
d'être donné. KAGABO est un réfugié rapatrié du Burundi et était de
connivence avec "une jeune employée sans fonction " qui semblait
attendre une "éventuelle place vacante " au Bureau du Personnel dirigé
par Madame Uwimana. (CLIIR, Note pour information à tous nos
partenaires, 22 mars 1997).
97. Maman KEZA:
Tenancière
d'un restaurant à Mumena, secteur Nyamirambo, Préfecture de la Ville de
Kigali, elle est impliquée dans l'assassinat du journaliste Appolos
Hakizimana, originaire de la commune Mabanza, Kibuye, et propriétaire du
journal indépendant UMURAVUMBA. Les deux hommes qui ont abattu le
journaliste étaient accompagnés quelques minutes plus tôt par Maman
Keza, qui a rebroussé chemin quand elle a vu Hakizimana. Elle est
soupçonnée d'avoir servi d'indicatrice à ces tueurs. C'était dimanche le
27/04/1997, vers 21 heures. Hakizimana vivait en insécurité depuis
qu'il était journaliste indépendant. En date du 08/08/1996, Amnesty
International avait lancé "une action urgente " lors de sa détention
arbitraire dans la Brigade judiciaire de Muhima du 30/07 au 16/08/1996
par la "Military Police " de l'APR. En date du 21/03/1997, autour de 19
heures, il a failli être enlevé par deux agents du DMI (Directorate
Military Intelligence), CLAUDE et EMILIEN qui l'ont forcé à monter dans
leur voiture. Le journaliste a crié très fort et ses ravisseurs se sont
sauvés. L'assassinat de Hakizimana est lié à la ligne éditoriale de son
journal UMURAVUMBA. Il avait par exemple dénoncé le fait que dans le
procès simulacre du Colonel Ibingira, l'on ait oublié de comptabiliser
les mois qu'il avait passés sur le front au Zaïre (on disait qu'il est
en prison alors qu'il avait été envoyé exterminer les réfugiés hutu au
Zaïre après en avoir massacré 8.000 autres à Kibeho).
98. MUSONI Protais:
Préfet
de Kibungo depuis 1994, il a organisé des éliminations massives de
paysans hutu pour permettre aux paysans tutsi de trouver des terres et
des maisons d'habitation. Cette politique d'"ethnilandisation ", il l'a
poursuivie notamment avec l'extermination de bon nombre de réfugiés Hutu
rentrés des camps de Tanzanie. Musoni a été nommé Préfet de
Kigali-Ville à la fin de l'année 1997. Voici ce que le CLIIR dit de lui :
" Nouveau préfet de Kigali-Ville. Il était précédemment préfet de
Kibungo où il a réussi une épuration ethnique depuis avril 94 dans le
sillage du colonel Ibingira. Ce dernier a conquis cette région au prix
d'une gigantesque épuration ethnique contre les populations hutu de
Byumba, Kibungo, Kigali-Rural, le sud de Gitarama et Butare. Le préfet
Musoni Protais est un ancien commissaire du FPR pour la mobilisation
politique de 1990 jusqu'en 1993. Eminent idéologue du noyau extrémiste
du FPR, il vient de réussir l'implantation d'un tutsiland dans la
préfecture de Kibungo où des milliers de réfugiés hutu rapatriés de
force de Tanzanie (en décembre 1996) ont été massacrés ou portés
disparus " (CLIIR, Communiqué n°26/97 du 27/12/1997).
99. BIHOZAGARA Jacques:
Un
des concepteurs du plan d'ethnilandisation, il fut à l'origine de la
création de la Préfecture de Mutara. Il y installa des Tutsi rentrés de
l'Uganda après avoir nettoyé la région de ses éléments hutu. Dans les
milieux de Kigali, le Mutara était connu sous le nom de "Royaume de
BIHOZAGARA". Celui-ci était alors Ministre de la Réhabilitation et de la
Reconstruction avant de passer à la tête du Ministère de la Jeunesse et
des Sports.
100. MAZIMPAKA Patrick:
Il a
remplacé Bihozagara à la tête du Ministère de la Réhabilitation et de la
Reconstruction et a poursuivi la politique d'"ethnilandisation ", avant
d'être nommé Ministre à la Présidence de la République.
101. KAYUMBA NYAMWASA (Général de brigade):
Il
est impliqué dans l'assassinat du Président Habyarimana. Une des
sources a affirmé au professeur Reyntjens que " le coup aurait été fait
par des éléments de l'APR et un ou plusieurs Libyens encadrés par le
Major Rose Kabuye (...) et par le colonel Kayumba (à l'époque chef du
DMI) " (F. REYNTJENS, Rwanda. Trois jours qui ont fait basculer
l'histoire, Institut CEDAF, Bruxelles, Ed. L'Harmattan, Paris 1995,
p.44). A côté de ce couple, il faut ajouter le nom du capitaine Ruzahaza
comme ayant fait partie de cette équipe de tueurs.
Après la
victoire du FPR, il a été nommé chef d'Etat-major Adjoint de la
Gendarmerie Nationale. En 1996, il a été nommé Commandant du Secteur
militaire Ruhengeri-Gisenyi. Il a organisé, dans cette région, des
massacres et des destructions massives de populations civiles qui ont
été bombardées aveuglément par des hélicoptères notamment celles des
communes Giciye, Karago, Gaseke, Satinskyi de la Préfecture de Gisenyi;
Ndusu et Gatonde de la Préfecture de Ruhengeri. Entre le 05 et le
13/11/1997, cette attaque aérienne a fait des milliers de morts. Le
déroulement de cette attaque meurtrière est décrit dans le communiqué n°
23/97 du 04/12/1997 publié par le CLIIR. Le 09/01/1998, il a été nommé
chef d'Etat-major de l'APR après l'extermination des civils hutu de
Ruhengeri et Gisenyi. (CLIIR, Communiqué du 27/01/1998).
" Il a
toujours été chef de la DMI et a commandé des unités de tueurs chargées
de 'massacrer des civils Hutu non armés' loin derrière le Front dans la
Zone conquise par le Front Patriotique Rwandais (FPR) " (CLIIR,
Communiqué 23/97 du 04/12/1997). En mai 1997, il est affecté comme
commandant des opérations militaires dans le Nord-Ouest du Rwanda. Sa
tactique consiste à simuler une attaque d’infiltrés et à passer ensuite
aux ratissages meurtriers. Le bilan de ses deux premiers mois de service
dans cette région est très lourd. Selon le CLIIR :
¨ Le
09/05/1997, un convoi militaire est attaqué dans le secteur Gitwa, en
commune Nkuli (Ruhengeri). En représailles, l'APR organise des
opérations qui, entre le 09 et 12/05, ont coûté la vie à 1400 personnes
civiles (440 dans les secteurs Ryinyo, 325 dans les cellules Kinyobo et
Gatovu du Secteur Gitwa, 253 dans le secteur Mukamira, 148 dans le
secteur Gatovu et 98 dans le secteur Rukoma). (CLIIR, Communiqué n°
23/97 du 04/12/97).
¨ Le 11/05/1997: L'APR a massacré 35
personnes dans la commune Cyabingo (Ruhengeri) dont un inspecteur
scolaire, des enseignants et des commerçants qui assistaient à une
réunion dans le secteur Rutore.
¨ Le 16/05/1997: 175 personnes
sont massacrées par l'APR dans le secteur Muhororo de la commune
Cyabingo, sous prétexte de représailles contre les infiltrés qui
auraient attaqué le détachement militaire campé au Bureau communal de
cette commune.
¨ Du 27 au 30/05/1997, 9 personnes ont été
abattues par l'APR dans la cellule Rwankeli du secteur Gitwa (commune
Nkuli-Ruhengeri) lors d'une vérification des cartes d'identité. Les
militaires de l'APR ont ordonné aux victimes de courir avant de les
abattre comme des lapins en les qualifiant d'infiltrés. L'une des
victimes est un habitant du secteur Gatovu.
¨ Le 08/06/1997: 23
personnes sont tuées dans plusieurs secteurs de la commune Nkuli, dont
deux hommes, une famille de 11 personnes, une famille de 6 personnes
dont une femme et ses 3 enfants, cela suite aux opérations de ratissage
de l'APR.
¨ Le 09/06/1997: Dix hommes ont été abattus dans les
secteurs Cyuve, Gasanze et Mubona de la commune Kigombe alors qu'ils
sortaient d'une réunion organisée par l'APR au stade de Ruhengeri. Au
cours de cette réunion, les hommes (à partir de 15 ans), et les femmes
ont été séparés. Les femmes furent relâchées à 17 heures 30, les hommes à
19 heures. C'est en rentrant que les dix victimes ont trouvé la mort.
¨
Le 10/06/97: 294 personnes sont massacrées dans quatre communes de
Ruhengeri. Gatonde: 143 tués dont le conseiller du secteur Munanira,
Kinigi: 80 tués, Nyamutera: 40 tués, Ndusu: 31 tués. Ces massacres
faisaient suite " à une attaque des infiltrés aux bureaux des communes
Gatonde et Nyamutera "
¨ Le 16/06/97: Le corps d'un employé du
Programme Alimentaire Mondial (PAM) qui avait été arrêté par les
militaires de l'APR a été retrouvé en état de décomposition dans le
secteur Muhoza, en commune Kigombe (Ruhengeri).
¨ Les 24 et 27
octobre 1997, le colonel Kayumba organise les massacres des grottes de
Nyakinama. Voici le scénario tel que tiré du communiqué du CLIIR n°
22/97 du 24/11/97: " La situation s'est envenimée le 08/08/1997 avec les
massacres de l'APR qui ont fait plus de 300 morts au Marché de Mahoko,
des centaines d'autres habitants ont été tués sur la route et sur des
sentiers qui conduisent au marché et dans les secteurs voisins: Kayove,
Bisizi, Kanama et Karambo. Plus de 200 détenus du cachot communal de
Kanama ont été abattus par les soldats de l'APR dans l'après-midi du
08/08. Les commerçants du centre de négoce de Mahoko, qui avaient
échappé à la mort pendant le massacre de la journée du 08/08, ont été
assassiné dans la nuit du 08 au 09 août et pendant la journée du
09/08/1997. Certaines familles ont été ciblées et exterminées sur base
de listes. Les inspecteurs de Police Judiciaire (IPJ) des communes
Kanama et Nyamyumba ont été tués. Plus tard dans la journée du 08/08,
les soldats de l'APR ont tué entre 200 et 300 détenus du cachot communal
de la commune Rubavu (voisine de Kanama). Dans la soirée du 08/08 et le
09/08, des soldats ivres de l'APR se sont livrés à des pillages dans
ces mêmes secteurs. Des troupes armées de l'APR ont fait mouvement dans
la région et des témoins ont rapporté avoir entendu des tirs de
mortiers. Un blindé placé devant le marché de Mahoko a tiré dans la
foule. Ce sont tous ces massacres qui ont fait fuir la population des
quatre secteurs situés dans le voisinage de Mahoko et du bureau
communal. L'APR avait déclenché ces massacres le 08/08/97 vers 10 heures
à la suite d'une invasion des magasins et des restaurants de Mahoko par
des éléments non identifiés armés et munis de petites radios
walkies-talkies que les responsables militaires ont qualifié
d'"infiltrés hutus ". Avant de se réfugier dans la grotte, ces habitants
avaient trouvé un refuge tranquille (fin août 1997) dans les secteurs
montagneux de Mukondo et Kigarama éloignés de la route asphaltée et
situés à l'autre bout de la commune Kanama près de la forêt naturelle de
Muhungwe. L'administration communale avait dû les rejoindre et
travailler sur place dans le secteur de Kigarama. Entre-temps, les
bâtiments communaux et ceux du collège APEFOK servirent de camp
militaire d'où l'APR continuait à lancer ses attaques contre des civils
non armés sous prétexte de "pourchasser " des infiltrés hutu. Vers
mi-octobre, les militaires de l'APR sont allés attaquer les habitants
(de ces 4 secteurs) réfugiés dans les secteurs lointains de Mukondo et
Kigarama et les ont forcés à retourner chez eux dans la zone violente
qu'ils avaient fuie. A la moindre contestation, les militaires tiraient
dans la foule et ce fut à coups de mitraillettes que les habitants
fuirent vers la grotte de Nyakinama située dans le secteur Kayove à
l'autre bout de la commune Kanama. Plusieurs familles déplorent de
nombreux morts tués dans les collines de Mukondo et Kigarama. Le colonel
Kayumba a été nommé, en janvier 1998, chef d'Etat-major de l'APR en
remplacement du colonel Sam Kaka.
" Depuis qu'il a été affecté
dans le Nord-Ouest du Rwanda comme chef des opérations militaires
(Brigade 211), les attaques simulées et les massacres de civils
non-armés ont décuplé. Les témoins estiment que plus de 100.000 Hutu ont
été tués par l'Armée depuis l'arrivée du colonel Kayumba Nyamwasa. Ce
dernier est impliqué dans le génocide rwandais dans les zones conquises
par le FPR où ses équipes de tueurs faisaient disparaître plus de 6.000
cadavres par semaine dans les deux sites de crémation qu'il avait
installés à Masaka (près de la capitale Kigali) et à Gabiro dans le parc
de l'Akagera " (CLIIR, Communiqué du 20/01/98).
La chaîne de
télévision française France-2, dans journal télévisé rediffusé sur TV5
mardi le 3 mars 1998, a interviewé le colonel Kayumba Nyamwasa sur le
terrain des opérations dans le nord du pays en commune Kinigi
(Préfecture de Ruhengeri) et rapporte ceci: "…Preuve qui ne trompe pas,
c’est le chef d’état-major qui dirige les opérations sur le terrain. Aux
accusations qui, font de son armée une machine de répressions
sanglantes, il répond sans détour: "Quand je parle de neutralisation, en
fait, mon objectif est de les frapper sur le champ de bataille et de
les tuer, pas les arrêter. Quand je vais en opérations, je n’y vais pas
pour faire des arrestations. Je dis à mes soldats: vous devez
parfaitement viser, vous devez tirer pour tuer, pas pour arrêter. Je
suis en opérations, je ne fais pas un travail de police ici. Mais en
même temps nous avons des prisonniers…"
Le reportage arrête ici
les propres termes de ce chef d’état-major. Ce reportage a été réalisé
par E. MONIER/R. MOTTE-M. TREILLET/P. GOLDMANN.
No comments:
Post a Comment