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Friday, January 20, 2012

DRC:Etienne Tshisekedi. Et si l’Enfer était aussi lui-même !

Etienne Tshisekedi en 2000-photo Wikipédia
« Je dirai à Tshisekedi d’être membre d’une opposition constructive pour le bien-être du Congo ». Cette phrase, en terme de conseil gratuit, de l’Ambassadeur belge D. Struye à Etienne Tshisekedi au lendemain de son auto proclamation « président de la RDC », est une leçon de pédagogie.
Etre membre d’une opposition constructive, voilà la dure réalité que devrait accepter Etienne Tshisekedi. Car, au-delà de l’autoglorification, elle montre que notre leader ne travaille pas pour une opposition constructive. Mais comment peut-on devenir membre d’une opposition constructive quand on s’appelle Tshisekedi wa Mulumba ?
Et quand on se considère comme l’Alpha et l’Oméga de l’opposition démocratique au Congo ?
Etienne Tshisekedi, c’est un peu comme celui qui sème au hasard la joie et les désastres ; gouverne tout et ne répond de rien, appliquant les mêmes méthodes depuis Mobutu.
La phrase de l’ambassadeur Struye me plonge dans les années 90, près de dix-huit années passées.
Fin 1993. Au sortir d’un déjeuner d’échanges offert aux ambassadeurs de la troïka occidentale par Léon Moukanda Lunyama, patron du groupe de presse Umoja à sa résidence de la commune de Makala/Kinshasa, l’un des ambassadeurs déclara : « Etienne Tshisekedi ne sera jamais président du Zaïre ». J’encaissai la frappe et la notai intacte dans le rôle que je jouais, celui de l’Assistant de mon Boss. Le lendemain, Léon Moukanda rendit compte à qui de droit.
Toute personnalité qui sort d’entretien avec Tshisekedi admire sa détermination mais implore son irréalisme politique. Tshisekedi n’a jamais été homme d’Etat.
Cette triste et dure réalité qui pondit la troisième voie fit beaucoup de dégâts dont le plus important restera la fin tragique du quotidien Umoja qui totalement et spirituellement acquis d’abord à l’homme Tshisekedi, ne sut s’adapter à la nouvelle donne politique.
Mobutu entouré de ses plus proches collaborateurs dont Tshisekedi en costume
Etienne Tshisekedi, la soixantaine d’âge, était au faîte de sa gloire devant un Mobutu amorti et vilipendé par tous. Pourquoi ne lui avait-on pas donné (l’occasion) de gestion du Zaïre ? Et, peut-être, empêcher l’avènement de l’AFDL ?
L’Enfer, c’est les autres avait écrit JP Sartre et inversement, l’Enfer, c’est aussi soi-même.
Le conseil gratuit de l’ambassadeur D. Struye à Tshisekedi wa Mulumba, soixante-dix- neuf ans d’âge, rappelle des évidences que souvent on semble oublier, ou on feint d’ignorer.
  1. Il ne suffit pas d’avoir le don d’enflammer des foules pour prétendre assumer le destin de tout un peuple.
  2. La popularité peut ne pas être synonyme de compétence ou d’efficacité. Les bains de foule, ce n’est pas ce qui élit.
Oscar Wilde a noté que « ce n’est pas en payant ses factures qu’on peut espérer survivre dans la mémoire d’un commerçant ». J’ajouterai d’une prostituée. Parmi les foules qui applaudissent le leader, peut-être il y a des cadavres qui jugulent dans cette sorte de folie de libérateur du Congo. Qui sait ? Forcé de vociférer et de pérorer jusqu’à la fin, Tshisekedi wa Mulumba a été missionné pour dénoncer la corruption et la dictature. Et pour cela, il restera éternellement vrai.
Reste alors un conseil, l’honneur d’un pays et de ses ressortissants, on ne le défend pas nécessairement et obligatoirement par le verbe. Il n’a pas trouvé mieux.
Peut-on conclure que Tshisekedi wa Mulumba ne rassure pas ? Et pourquoi l’opposant historique, le leader maximo, le sphinx de Limete serait-il incapable de rassurer les partenaires et autres opérateurs politiques … et économiques ?
Je prends le risque de répondre : « parce que ses yeux avaient vu ce qu’ils ne devaient pas voir ». Cela n’engage que moi. Si cela est certain, alors Etienne Tshisekedi restera une victime vivante de l’impérialisme à la différence de Patrice Lumumba et de Laurent Kabila qui, eux sont des héros parce que assassinés par le bourreau impérialiste. Et Tshisekedi le sait mieux que quiconque.
Nicaise Kibel’Bel Oka

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