Une information circule depuis le matin sur Internet. «Un rapport du Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, révélé jeudi par Le Monde, estime que des faits de « génocide» ont pu être commis en République démocratique du Congo en 1996-98 par des militaires rwandais ou soutenus par le Rwanda.» Pour plusieurs compatriotes, cette information n’en est pas une. Elle est un secret de polichinelle. Néanmoins, elle signe, ne fût-ce qu’officiellement, la victoire des
«petits restes» têtus, convaincus que la vérité finit toujours par triompher. Encore faudrait-il que le génocide reconnu ne soit pas seulement celui des Hutu mais aussi celui des Congolais(es).
«petits restes» têtus, convaincus que la vérité finit toujours par triompher. Encore faudrait-il que le génocide reconnu ne soit pas seulement celui des Hutu mais aussi celui des Congolais(es).
Quelles seront les conséquences de la publication officielle de ce rapport ? L’avenir nous le dira. Plusieurs autres rapports citant nommément les criminels de guerre et humanitaires n’ont été suivis d’aucune sanction juridique jusqu’à ce jour. Cela étant, que Kagame n’ait pas réussi à empêcher la publication de ce rapport -même s’il doit avoir subi un certain toilettage- , cela marque les limites de l’homme de Kigali.
Si nous revenons sur ce rapport, c’est parce qu’il nous semble reposer la question de la légalité et de la légitimité du choix de certains membres de l’APR et de l’AFDL qui dirigent notre pays depuis la guerre de 1996 jusqu’à ce jour. Dans son livre (intitulé Ces tueurs Tutsi. Au cœur de la tragédie congolais, Paris, Duboiris, 2009), Charles Onana nous rappelle que «Joseph Kabila a été formé par l’Armée Patriotique Rwandaise et qu’il est entré avec elle au Congo lors de la prise du pouvoir de Laurent-Désiré Kabila en 1997. » (p.161) Et il poursuit : « D’après James Kabarebe, l’actuel chef d’état-major de l’armée rwandaise (en 2009) : « Joseph Kabila a eu les pires difficultés à s’adapter à la vie de soldat. Cela se voyait lors des échanges de tirs. Il ne savait pas quoi faire. Je lui ai donc tout appris. Après la chute de Kisangani, je lui ai donné quelques tuyaux pour affronter la presse internationale. Nous avons même dû répéter, et je jouais le rôle du journaliste. Découragé, il a failli laisser tomber, et j’ai dû crier : « c’est toi qui est censé avoir pris Kisangani, pas moi. » » (p. 162) (Ce texte que reproduit Charles Onana est tiré de l’interview que James Kabarebe a accordé à Jeune Afrique L’Intelligent N° 2155-2156 du 29 avril 2002.) En marchant vers Kisangani, James Kabarebe a dû apprendre à Joseph Kabila a joué « le rôle de conquérant » et cela a été consigné dans les livres et les journaux. Une brèche ! Savaient-ils, lui et son poulain, qu’un jour, le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme reviendrait sur leurs traces pour dénicher « le génocide » dont ils ont été les auteurs ? Les copains d’Hitler savaient-ils qu’il y aurait un jour un Nuremberg ?
Sans être juriste, mais recourant à notre unique bon sens, nous estimons qu’à partir du moment où le rapport sur « ce génocide » est rendu officiel, nos populations devraient remettre en question la légalité et la légitimité de Joseph Kabila. Les élections organisées pour le plébisciter « chef de l’Etat » en 2006 ont été une erreur politique et doivent être effacées de notre histoire. Sa candidature pour les élections de 2011 doit être rejetée. Les démarches entreprises par Marie-Thérèse Nlandu et d’autres compatriotes pour le traduire en justice à la Cour Pénale Internationale devraient être soutenues jusqu’au bout.
Nous partons tout simplement du bon sens. Comment pouvons-nous accepter comme « chef de l’Etat » un individu impliqué dans les crimes de génocide ? Comment et pourquoi les plus légalistes d’entre nous vont-ils concourir aux élections de 2011 avec quelqu’un dont la place devrait être en prison et prétendre qu’ils luttent pour un Etat de droit ? Ce qui est dit pour Joseph Kabila peut s’appliquer à ces nervis.
Il se pourrait que nous soyons de millions de Congolais(es) à avoir perdu le bon sens. (Et pourtant, il serait la chose la mieux partagée !)A ce moment-là, il reviendra aux plus lucides d’entre nous de poursuivre cette lutte juste. Les minorités organisées d’acteurs-créateurs peuvent s’en emparer.
Nous ne sommes pas naïfs ! Nous savons que la guerre d’agression au cours de laquelle Joseph Kabila a été impliqué dans les crimes de génocide et autres crimes contre l’humanité participe de ces « guerres secrètes de la politique et de la justice internationale » comme le démontre si bien Florence Hartmann dans Paix et Châtiment (2007). Et que les nègres de service servent « les cosmocrates ».
L’inefficacité de la mise en pratique de certaines résolutions prises par l’ONU pour mettre fin à certains conflits à travers le monde nous contraint à la vigilance. Publier un rapport comme celui dont il est question, maintenant, peut-être une astuce : casser l’élan patriotique montant parmi nous, plonger les plus déterminés à arracher nos terres des mains des criminels susmentionnés et à assouvir notre soif d’autodétermination dans l’attentisme et l’obscurantisme. Nous ne sommes pas dupes !
Malgré cela, il nous appartient de ne pas perdre notre bon sens. Ne fût-ce que cela. Il nous appartient de ne pas perdre notre capacité de nous souvenir et de tenter tout ce que nous pouvons pour que les criminels de guerre et les criminels contre l’humanité ne nous gouvernent plus jamais. Epiloguer sur les élections de 2011 en passant outre cette question « qui va concourir avec qui, à quelles élections?» nous semble être un manque de respect à l’endroit de nous-mêmes. Ce n’est qu’un point de vue.
Si nous revenons sur ce rapport, c’est parce qu’il nous semble reposer la question de la légalité et de la légitimité du choix de certains membres de l’APR et de l’AFDL qui dirigent notre pays depuis la guerre de 1996 jusqu’à ce jour. Dans son livre (intitulé Ces tueurs Tutsi. Au cœur de la tragédie congolais, Paris, Duboiris, 2009), Charles Onana nous rappelle que «Joseph Kabila a été formé par l’Armée Patriotique Rwandaise et qu’il est entré avec elle au Congo lors de la prise du pouvoir de Laurent-Désiré Kabila en 1997. » (p.161) Et il poursuit : « D’après James Kabarebe, l’actuel chef d’état-major de l’armée rwandaise (en 2009) : « Joseph Kabila a eu les pires difficultés à s’adapter à la vie de soldat. Cela se voyait lors des échanges de tirs. Il ne savait pas quoi faire. Je lui ai donc tout appris. Après la chute de Kisangani, je lui ai donné quelques tuyaux pour affronter la presse internationale. Nous avons même dû répéter, et je jouais le rôle du journaliste. Découragé, il a failli laisser tomber, et j’ai dû crier : « c’est toi qui est censé avoir pris Kisangani, pas moi. » » (p. 162) (Ce texte que reproduit Charles Onana est tiré de l’interview que James Kabarebe a accordé à Jeune Afrique L’Intelligent N° 2155-2156 du 29 avril 2002.) En marchant vers Kisangani, James Kabarebe a dû apprendre à Joseph Kabila a joué « le rôle de conquérant » et cela a été consigné dans les livres et les journaux. Une brèche ! Savaient-ils, lui et son poulain, qu’un jour, le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme reviendrait sur leurs traces pour dénicher « le génocide » dont ils ont été les auteurs ? Les copains d’Hitler savaient-ils qu’il y aurait un jour un Nuremberg ?
Sans être juriste, mais recourant à notre unique bon sens, nous estimons qu’à partir du moment où le rapport sur « ce génocide » est rendu officiel, nos populations devraient remettre en question la légalité et la légitimité de Joseph Kabila. Les élections organisées pour le plébisciter « chef de l’Etat » en 2006 ont été une erreur politique et doivent être effacées de notre histoire. Sa candidature pour les élections de 2011 doit être rejetée. Les démarches entreprises par Marie-Thérèse Nlandu et d’autres compatriotes pour le traduire en justice à la Cour Pénale Internationale devraient être soutenues jusqu’au bout.
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